L’Espagne paye les frais du non renouvellement de l’accord de pêche Maroc-UE

Le non renouvellement de l’accord de pêche Maroc-Union coûte cher à l’Espagne. Le gouvernement de Maryano Rajoy, chef du Parti Populaire espagnol, a de nouveau mis la main dans la poche pour débourser une aide supplémentaire de 5,3 millions d’euros distribuées aux pêcheurs, dont les bateaux sont à quai depuis le rejet de la prolongation de l’ancien accord de pêche Maroc-UE par le Parlement européen.
Selon le ministre espagnol de l’Agriculture, de l’alimentation et de l’environnement, Miguel Arias Canete, le gouvernement a décidé de prolonger de six mois, soit jusqu’au 14 décembre prochain, l’aide accordée aux pêcheurs affectés par la non reconduction de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne.
Ainsi, le montant global de l’aide semestrielle aux pêcheurs espagnols, soit 5,3 millions d’euros, précise Arias Canete, sera réparti à raison de 45 euros par pêcheur, pour chaque journée de chômage.
Cette mesure a été annoncée mercredi soir, suite à une réunion tenue entre le ministre de l’Agriculture et les représentants des associations professionnelles de pêche, au cours de laquelle les débats se sont focalisés sur les problèmes des pêcheurs forcés à l’arrêt de leurs activités et la crise qui frappe l’ensemble du secteur.
La mise à quai des 110 chalutiers européens, dont 90 % sont espagnols, est autrement ressentie au Maroc où l’année 2012 s’annonce comme une année faste pour les professionnels du secteur de la pêche particulièrement côtière et artisanale. Durant les sept premiers de cette année, le volume de débarquement des produits de la pêche côtière et artisanale a augmenté de 40%, contre une baisse de 16 % en 2011 et une légère hausse de 2% seulement deux ans auparavant. L’absence de la flotte européenne est-elle pour quelque chose dans ce retournement de tendance ? Les avis sont partagés. Certains pêcheurs pensent qu’avec la présence des bateaux européens, les ressources halieutiques étaient surexploitées et devenaient rarissime, alors qu’après leur départ les bateaux font souvent le plein. Pourtant, le président de la Fédération de l’industrie de la pêche, Hassan Sentissi Idrissi ne partage pas cet avis. Pour lui, il n’y a pas de  liens de cause à effet entre la rupture de l’accord et la hausse des captures dans les eaux maritimes nationales. Il affirme que l’impact de l’accord n’est pas tellement important, puisque si on s’en tient au quota de 70.000 tonnes prévu par l’accord de pêche Maroc-UE pour la flotte européenne, sur les 1.700.000 tonnes de produits de mer débarqués chaque année dans les ports marocains, il n’y a pas lieu de parler de surexploitation, si, bien entendu, ce quota est respecté en pratique.
Dans tous le cas de conclusion d’un nouvel accord avec l’UE, les professionnels marocains espèrent que les deux parties prévoient des clauses qui obligenet les pêcheurs européens à respecter les ressources halieutiques nationales comme l’a exigé notre voisin mauritanien.

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