La pêche illicite prospère encore dans les eaux d’Afrique Occidentale

afrique-peche-GreenpeaceLes pêcheries des pays d’Afrique de l’Ouest sont depuis des années, victimes d’un braconnage effréné.
La pêche industrielle intensive et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), font perdre à ces pays d’importantes recettes en devises, tarissent leurs ressources halieutiques et constituent une véritable menace pour la survie des millions d’habitants qui vivent de la pêche côtière et artisanale.
Ahmed Diamé, chargé de communication à Greenpeace Afrique souligne que selon un récent rapport d’Interpol, la pêche illicite fait perdre aux pays d’Afrique occidentale, environ 11 milliards de dollars par an.
Les agences et ONG internationales qui luttent contre la pêche sauvage et illicite expliquent que devant la nature clandestine de cette pratique, il pratiquement impossible de quantifier les quantités de poissons  braconnés.
Selon l’ONG de défense de l’environnement, Greenpeace, certains chalutiers étrangers peuvent ramasser jusqu’à 250 tonnes de poisson par jour, vidant les zones côtières de ces pays.
Tous les pays de la côte atlantique sont touchés par ce phénomène de mieux en mieux organisé, avec le recours des armateurs à des navires très sophistiqués pour échapper au contrôle, sachant que les Etats concernés,  ne disposent pas de moyens humains et matériels adéquats pour de telles missions.
La pêche illicite attitre outre des opérateurs ouest-africains, mais également et surtout une flotte de pêche asiatique venant  notamment de Chine et de Russie. Les prises faites par ces navires ne profitent nullement aux populations et aux Etats de la région, tant il s’agit de gros bateaux usines qui livrent directement aux marchés étrangers, les quantités de poissons pêchés et transformés à bord.
Pour lutter contre ce phénomène, les pays ouest-africains ont tenté en vain, un tant soit peu, d’organiser des patrouilles conjointes et ont même adopté de nouvelles législations en impliquant les pêcheurs artisanaux, dont les moyens de subsistance sont gravement menacés. Toutefois, ces efforts, comme le souligne le responsable régional de Greenpeace, sont fréquemment entravés par la corruption et la complicité d’agents locaux et de hauts responsables avec les flottes illicites.
Au Sénégal, les autorités maritimes sont sur le pied de guerre contre les flottes russe, chinoise et européenne, qui s’adonnent à la pêche INN occasionnant aux caisses de l’Etat, une perte sèche annuelle de plus de 300 millions de Dollars.
« Chaque année, ce sont environ 450.000 tonnes de poisson qui sont capturées illicitement pour une valeur estimée à 300 millions de Dollars. Ce qui représente une perte énorme pour l’économie et l’alimentation sénégalaises…Ce sont de gros bateaux de pêche, dont on ne reconnaît que les drapeaux sans jamais connaître les propriétaires, a déploré dernièrement à Dakar, Chris Mathews, chef du projet USAID/COMFISH. Ce manque à gagner, estime-t-il, pourrait résoudre pas mal de problèmes d’emploi et de sécurité alimentaire dont souffre le pays.  Quelques 600.000 emplois directs et indirects (17% de la population active) sont générés par le secteur de la pêche qui contribue à hauteur de 70% en termes d’apports en protéines d’origine animale pour les consommateurs sénégalais.
Le projet USAID/COMFISH doté de 11 millions de Dollars, a été mis au point en 2011, dans le but de soutenir les efforts du Sénégal pour mener à bout la  réforme en cours de son secteur de la pêche.

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