Maroc-Biodiversité : Le sanglier, l’animal à abattre dans le Souss-Massa

Les sangliers quand ils se reproduisent de manière démesurée, ils deviennent une véritable source de nuisance pour les agriculteurs, surtout en temps de sécheresse.
Ces deniers temps, les agriculteurs de la région de Tiznit dans le Souss-Massa ne plaignent des sérieux dégâts que leur cause cet animal ravageur, dans leurs champs et plantations agricoles. Le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime et le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, ont organisé dernièrement sous le thème : «L’agriculture et le sanglier», une rencontre scientifique à Tiznit dédiée à cette problématique.
Organisée le mardi 5 juin à Tiznit, la réunion s’est focalisée sur les moyens de réguler la population des sangliers dans la région de Souss-Massa et de gérer l’impact destructif de ce quadrupède sur les cultures agricoles tout en préservant l’équilibre de l’écosystème. Les débats ont été animés par un panel de chercheurs scientifiques, experts, gestionnaires et chercheurs marocains, américains, français et espagnols ainsi que des chasseurs.
Les participants ont axé leurs discussions sur les répercussions du déséquilibre écologique à l’origine de l’augmentation des effectifs du sanglier présent sur plus de 40 pc du territoire national, un déséquilibre qui devient particulièrement vulnérable en période de sécheresse.
Dressant l’état des lieux, le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch s’est dit convaincu de la nécessité de veiller à la protection de l’équilibre écologique et naturel sans porter atteinte aux intérêts de la population et à leurs droits à exploiter les richesses naturelles qui sont leur principale source de revenu.
De surcroît, a-t-il ajouté, d’importants projets sont lancés ou vont voir le jour prochainement dans cette région, tels le programme quinquennal de plantation de 2500 hectares d’oliviers et de 2.500 ha de caroubiers croisés, ainsi que la valorisation du secteur de la production de l’huile d’olive.
Le succès de ces projets, a-t-il dit, demeure tributaire du règlement de certains problèmes et dysfonctionnements structurels liés au sureffectif de la population de sangliers et à l’expansion des activités pastorales anarchiques.
De son côté, le Haut commissaire aux eaux et forêts, Abdeladim El Hafi, a expliqué que ce sureffectif est consécutif au déséquilibre de l’écosystème en général généré par la disparition des principaux prédateurs comme les panthères et les chacals ce qui a facilité la reproduction massive du sanglier.
«Notre rôle, précise-t-il, est de contrôler toutes les espèces animales », tant celles qui sont menacées et qu’il faudrait reconstituer comme les antilopes adax, les gazelles ou les oryx ou les animaux qui deviennent nuisibles à force de se multiplier à un rythme accéléré comme les sangliers et les lapins.
Le Maroc dispose de l’arsenal juridique nécessaire pour recourir aux instruments de régulation tels la chasse et les battues administratives pour résorber ce problème, affirmant que l’accent sera mis désormais sur l’étroite coordination avec les acteurs locaux au niveau des zones touchées pour résoudre cette équation.
Cet avis est partagé par les experts et chercheurs étrangers présents à la rencontre qui se sont dits prêts à faire profiter le Maroc de leurs expériences sur les méthodes de suivi de la dynamique des populations du sanglier et de leur distribution spatiale et l’évaluation du dispositif opérationnel de gestion du sanglier conciliant les intérêts agricoles, cynégétiques et de conservation de la biodiversité.

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