Les professionnels de la pêche hauturière se disent très mal en point d’apprendre que le Maroc aurait repris discrètement, des négociations avec l’Union Européenne (UE) en vue de la conclusion d’un nouvel accord de pêche. Des sources européennes proches du dossier, assurent en effet, que des consultations préliminaires ont lieu à Bruxelles à l’abri des regards indiscrets. Ces négociations sont menées, par une délégation du département marocain de la pêche maritime et des membres de la Commission européenne des affaires maritimes et de la pêche. Le but est de mettre au point un nouvel accord de pêche après le rejet du Parlement européen de la reconduction de l’ancien accord le 14 décembre 2011. Pour éviter un nouveau rejet, les deux parties veulent d’abord trouver un terrain d’entente avant d’entamer officiellement le 3 novembre prochain ces négociations. Le PE s’était prononcé contre la prorogation de l’ancien accord comme le suggérait le rapport du député finlandais, Carl Haglund, pour des raisons économiques et environnementales et suite aux pressions des lobbies d’eurodéputés po-Polisario qui soutenaient que l’accord de pêche ne profite pas aux populations du Sahara Occidental, dont la zone maritime est incluse dans l’accord.
D’ailleurs ces derniers ne sont pas les seuls à rejeter un tel accord, les professionnels marocains, surtout ceux de la pêche en haute mer, semblent être très réticents à la conclusion d’un nouvel accord. Pour ces derniers, les stocks de poisson dans les zones maritimes nationales n’offrent pas en l’état actuel, un excédent pour que le Maroc se permette de conclure un accord de pêche avec une partie tierce.
En plus s’il doit y avoir un accord, estiment-ils, ce dernier devrait être soumis obligatoirement à l’approbation du parlement marocain avant son entrée en vigueur, comme le stipule la nouvelle Constitution qui prévoit cette procédure pour tous les accord commerciaux du royaume avec des pays tiers.
Le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime qui se trouve ainsi entre le marteau et l’enclume, devrait faire preuve de beaucoup d’imagination pour faire passer un nouvel accord de pêche avec l’UE dont le grand bénéficiaire est bien entendu l’Espagne qui fait ces derniers mois, les yeux doux au gouvernement Benkirane, afin que ses intérêts dans le royaume chérifien soient réservés.