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Le ministre marocain de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a dévoilé un programme ambitieux de soutien à l’élevage des ovins, doté d’un budget de 6,2 milliards de dirhams (MMDH) destiné à la reconstitution d’ici 2026, du cheptel national, lourdement affecté par la sécheresse et la crise économique.
Ce programme comprend cinq axes majeurs, encadrés par les autorités locales et d’autres intervenants dont le rôle sera défini par une circulaire conjointe devant être publiée prochainement, a détaillé le ministre El Bouari jeudi à Rabat, à l’issue d’un conseil de gouvernement.
Le premier axe dudit programme, porte sur la restructuration des dettes de 50.000 éleveurs, pour un montant global de 700 millions de dirhams. Les éleveurs dont les dettes sont inférieures à 100.000 DH, bénéficieront d’une annulation de 50 %, ceux dont les dettes oscillent entre 100.000 et 200.000 DH, auront droit à une réduction de 25 %, tandis que les éleveurs dont les prêts dépassent les 200.000 DH, bénéficieront d’une exemption des intérêts de retard.
Le deuxième axe vise à soutenir les prix de vente des aliments de bétail. Le ministre a fait état d’une subvention d’orge, dans la limite de 7 millions de quintaux, pour ramener le prix à 1,5 DH/kg, et de 7 millions de quintaux d’aliments composés pour ovins et caprins au prix de 2 DH/kg, pour un coût total de 2,5 MMDH.
Le troisième axe interdit l’abattage des brebis et lance un recensement des femelles. Une aide directe de 400 DH par tête vivante sera accordée aux éleveurs pour en assurer la conservation, avec pour objectif d’atteindre 8 millions de têtes d’ici mai 2026.
Le quatrième axe prévoit une campagne prophylactique contre les maladies liées à la sécheresse, ciblant 17 millions de têtes de bétail, pour un coût de 150 millions de DH.
Enfin, le cinquième axe consiste en l’encadrement technique et l’amélioration génétique des races via l’insémination artificielle et l’assistance aux éleveurs, pour un budget de 30 MDH.
D’après le ministre de l’Agriculture, le coût de ces mesures atteindra environ 3 MMDH d’ici fin 2025 et 3,2 MMDH en 2026, pour le soutien direct aux éleveurs ayant réussi à préserver les femelles du cheptel ovin.
Par ailleurs, en réponse aux critiques d’Abdelkader Amara, nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed El Bouari a indiqué que l’agriculture familiale à petite échelle a bénéficié de 55% du budget global affecté au Plan Maroc Vert (PVM), soit 52 MMDH sur 94,5 MMDH, touchant 54 % de la population rurale, précisant que les 14,5 MMDH évoqués par le CESE ne concernent que le pilier de l’agriculture solidaire, et non l’ensemble des subventions du PMV.
