Les négociations entre le Maroc et l’Union européenne (UE) pour la conclusion d’un nouvel accord de pêche piétinent depuis plus de douze mois, malgré la tenue de trois rounds de négociations.
Pour tenter de débloquer la situation, une délégation d’eurodéputés, membres du groupe d’amitié UE-Maroc au Parlement européen, est attendue au Maroc pour une visite de travail du 31 janvier au 4 février. Au cours de cette visite, la délégation va tenter de baliser le terrain pour aider les négociateurs à parvenir rapidement à la conclusion du nouvel accord de pêche UE-Maroc.
Les négociateurs européens et marocains éprouvent des difficultés à finaliser les termes d’un accord final. Des divergentes d’ordre technique et politique persistent encore autour de plusieurs points notamment : le type de stock auquel la flotte européenne aura accès, le nombre de marins marocains à embarquer, le débarquement obligatoire des captures dans les ports marocains ainsi que le montant de la compensation financière que l’UE devra verser en contrepartie au Royaume. Le Maroc n’entend pas faire de concessions dans ce sens. Le retour de la flotte européenne et espagnole, tant attendu par les professionnels de l’autre rive de la Méditerranée, ne se fera que si ces conditions sont remplies.
La partie marocaine n’est pas non plus prête à faire machine arrière sur les acquis des précédents accords. Les préoccupations du Maroc se focalisent sur la modernisation du secteur, la sécurité de la flotte marocaine et la préservation des ressources halieutiques nationales de manière à éviter la surpêche dans les eaux maritimes du royaume.
Un quatrième round de négociations devrait se tenir du 30 janvier et 1er février prochain à Bruxelles.
Après le rejet le 14 décembre 2011, par le Parlement européen de la prorogation de l’ancien accord de pêche avec le Maroc et qui concédait 119 licences de pêche à la flotte européenne en majorité espagnole, les deux parties sont retournées à la table des négociations.
Depuis novembre 2012, trois rounds de négociations ont été tenus alternativement à Rabat et à Bruxelles, mais les deux parties ne sont pas encore parvenues à s’entendre sur les clauses du futur accord.
En réalité, ce qui retarde le plus la conclusion du nouvel accord, ce sont les craintes du Maroc de voir de nouveau le Parlement européen rejet le projet en cours de finalisation. La partie marocaine souhaiterait que le protocole soit soumis sous forme de projet aux eurodéputés, avant qu’il ne soit soumis au PE pour validation.
De son côté la partie européenne et en raison de la crise qui sévit en Europe, chercherait à réduire sa part dans la contrepartie financière devant être versée au Maroc, au profit d’une augmentation de celle des armateurs, notamment espagnols qui sont pressés de retourner pêcher au Maroc.
Check Also
Oléiculture : Le Maroc s’attend à une production anticipée de 950.000 tonnes en 2024 (ministre
La production anticipée pour la filière oléicole pour l’actuelle campagne 2024-2025, s’élève à 950.000 tonnes, …