Le propriétaire du chalutier russe « Oleg Naïdenov » arraisonné à Dakar et accusé de pêche illégale dans les eaux sénégalaises est prêt à payer l’amende de 400 millions de FCFA (près de 610.000 euros) exigée par les autorités maritimes du Sénégal.
L’ambassadeur de Russie à Dakar, Valeri Nesterouchkine, a affirmé avoir notifié aux autorités sénégalaises, la disponibilité du propriétaire à payer, alors que la Russie exige en contrepartie, la levée du séquestre du navire et la libération de son équipage composé de 62 Russes et 20 citoyens de Guinée-Bissau.
L' »Oleg Naïdenov », un chalutier industriel de 120 mètres de long, immatriculé à Mourmansk (nord-ouest de la Russie), a été arraisonné le 4 janvier par un commando sénégalais au large de la Guinée-Bissau et convoyé à Dakar, où il a été placé sous séquestre.
Au moins trois navires russes ont été interceptés ces derniers jours, en train de pêcher illégalement dans les eaux sénégalaises, selon le ministre sénégalais de la Pêche et de l’Economie maritime, Haïdar El-Ali.
Tous les éléments d’informations juridiques ont été fournis à la Russie sur les circonstances de l’arraisonnement du bateau « Oleg Naïdenov », a précisé le ministre sénégalais des A.E, Mankeur Ndiaye.
« Nous ne pouvons pas accepter, malgré nos moyens limités, que nos ressources halieutiques continuent d’être pillées par des bateaux pirates. Nous allons poursuivre les concertations avec les Russes avec qui nous avons d’excellentes relations, (que) cette opération ne peut nullement entacher », a assuré le chef de la diplomatie sénégalais.
Suite à l’arraisonnement des trois bateaux russes, les représentants du secteur la pêche au Sénégal sont montés au créneau pour dénoncer le pillage des ressources halieutiques du pays par les « navires pirates ».
Une coalition formée de pêcheurs artisanaux, d’industriels et de mareyeurs sénégalais exigent l’arrêt immédiat de « ces pratiques contraires aux intérêts du Sénégal », a déclaré Adama Lam, un de ses porte-parole de la profession.
Les professionnels sénégalais pointent du doigt les navires russes, ukrainiens et béliziens, des bateaux pirates multirécidivistes qu’ils accusent d’infliger de sérieux dégâts à la pêche artisanale.
Ils pillent en haute mer, particulièrement la sardinelle, le chinchard et le maquereau, des espèces qui fournissent l’essentiel des protéines consommées au Sénégal, un pays pauvre dont les populations vivent essentiellement de l’agriculture et des produits de la pêche, précise la même source.
Une étude de l’USAID a établi que le Sénégal perd tous les ans, 150 milliards de FCFA (près de 228,7 millions d’euros) du fait de la pêche illicite dans ses eaux maritimes.