La période printanière de repos biologique observée deux fois par an, dans les pêcheries du poulpe sur tout le littoral national, n’a pas dissuadé les braconniers à poursuivre leurs activités illicites.
Après un premier repos biologique observé en septembre et octobre 2013, le département de la pêche maritime a décrété, dans le cadre de la préservation de la ressource céphalopodière, un nouvel arrêt de la pêche au poulpe durant le mois d’avril et de mai 2014 comme le prévoit le plan d’aménagement de la pêcherie poulpière de 2004. La saison du printemps est caractérisée par le démarrage de la période de reproduction de l’espèce.
Cité par le quotidien Libération, le président de l’Association des propriétaires de barques de la pêche artisanale à Dakhla, Moulay Hassan Talbi révèle que les braconniers ne chôment pas en cette période dans la zone sud du royaume.
Le poulpe de contrebande, assure-t-il, est encore visible dans le circuit de commercialisation du poisson en plein période de repos biologique.
Les braconniers, explique-t-il, continuent à débarquer du poulpe sur certains sites connus pour ce type de pêche, tel celui de « Ntireft ».
Le président de l’Association a confié au journal, que deux braconniers bien connus dans la région, ont débarqué, dans la nuit du 27 au 28 avril dernier, quatre tonnes de poulpe issues de la pêche illicite, pourtant la capture de cette espèce est officiellement interdite du 1er avril au 30 mai 2014 dans toutes les zones de pêche du Royaume. Il a néanmoins précisé qu’une enquête a été ouverte pour identifier les braconniers et la destination de leur marchandise.
Moulay Hassan Talbi est catégorique en affirmant qu’«à chaque repos biologique concernant la pêcherie poulpière, l’on constate un accroissement des activités de la pêche informelle sous le regard indifférent des autorités de tutelles affectées dans des postes entre Dakhla et Laâyoune…et Agadir. Sans oublier les responsables locaux de la délégation régionale du Département de la Pêche maritime, qui contrôlent les captures au débarquement.
A en croire Moulay Hassan Talbi, «chaque jour, pas moins de 30 à 40 tonnes de poulpe sont pêchées pendant cette période d’arrêt biologique».
D’autres hommes de la profession affirment que les mesures arrêtées par le Département de tutelle ne semblent pas assez dissuasives pour empêcher les braconniers de poursuivre leurs activités dans l’illégalité et l’impunité.
Selon les mêmes sources, la ville d’Agadir est devenue la nouvelle plaque tournante du poulpe issu de la pêche illicite. A bon entendeur salut.