Près de 20 pc du total des prises mondiales de thon atlantique sont issues de la Zone économique exclusive (ZEE) du Gabon, révèle un rapport rendu public jeudi 29 septembre à Libreville.
Ces chiffres ont été dévoilés à l’issue de l’opération Albacore, menée pendant cinq mois sur les eaux gabonaises par l’ONG Sea Shepherd, dédiée à la lutte contre la pêche illégale et à la préservation de la biodiversité marine.
Menée en partenariat avec l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon, cette opération, qui s’est achevée la semaine dernière, a permis d’organiser plusieurs patrouilles et de nombreuses missions de contrôle et de surveillance des pêches illégales dans les eaux gabonaises.
«Mais derrière les chiffres, c’est la violence de la pêche illégale qui choque», s’indigne Peter Hammarstadt, capitaine du navire Bob Baker et directeur de campagne de l’opération Albacore qui, au cours de la saison de pêche au thon 2016, a mené 5 missions de 21 jours dans les eaux maritimes du Gabon et de Sao Tomé et Principe.
Au cours de cette même campagne, une soixantaine de Gabonais et de Sao-toméens ont été formés à embarquer à bord de thoniers et d’autres bateaux de pêche en haute mer et à vérifier les documents et la cargaison des bateaux de pêche.
«Je n’ai jamais vu une telle abondance de vie marine dans le monde. Hélas, notre travail montre que la pêche non contrôlée est une menace importante qui éliminera la biodiversité et les pêcheries dans le golfe de Guinée». Pour l’éviter, suggère-t-il, «l’application des lois doit s’intensifier’’.
Les auteurs du rapport citent l’exemple d’un palangrier espagnol qui autorisé à pêcher le thon dans les eaux du Sao Tomé, mais lorsqu’il a été arraisonné le 6 août dernier, les volontaires l’ONG Sea Shepherd et les agents des autorités maritimes du Gabon, ont découvert entassés dans ses congélateurs, des milliers d’ailerons de requin, l’équivalent de 20 tonnes et pas un seul thon ne faisait partie du lot.
«Ce bateau a illégalement massacré des requins en contradiction avec sa licence et contre les règlementations de l’UE», déplore le rapport, rappelant que des baleines, des dauphins, des requins et des tortues de mer sont régulièrement capturés dans les filets de pêche au thon dans la ZEE du Gabon qui s’étend sur une superficie de 200.000 km2.