Le comité national marocain sur les stupéfiants a convoqué mardi 11 février à Rabat, une réunion pour débattre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le cannabis et les substances apparentées.
Dans une lettre envoyée en 2019 au Secrétaire Général de l’ONU, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait recommandé le retrait du cannabis et des substances associées, y compris la marijuana, de la catégorie la plus restrictive d’une convention sur les drogues de 1961 signée par des pays membres.
Si les recommandations de l’OMS sont approuvées par l’ONU, elles ouvriraient la voie à la légalisation de l’utilisation de ces substances à des fins médicinales, thérapeutiques et scientifiques.
Le Maroc qui est classé premier producteur mondial de cannabis (47.000 hectares cultivés en 2017), devant la Mongolie (15.000 hectares), n’est pas un cas isolé. D’autres pays européens et nord-américains ont déjà légalisé la culture sous serres et la consommation contrôlée du cannabis ou le chanvre indien.
C’est le cas de la Californie (Etats-Unis), qui avait légalisé en 2018, l’usage et la vente du cannabis à titre récréatif, plus de 85.000 condamnations mineures liées au cannabis, vont être automatiquement effacées de leurs casiers judiciaires d’ici le 1er juillet 2020, grâce à un « programme pilote » informatisé qui vient d’être lancé.
Lors de la réunion de mardi, le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb a souligné que le Maroc, étant membre de l’OMS, participera au vote des recommandations de l’OMS sur le cannabis et substances liées, lors de la 63e session ordinaire de la Commission des Stupéfiants des Nations Unies, prévue du 02 au 06 mars à Vienne en Autriche.
C’est la première fois depuis l’adoption de la Convention unique de 1961 sur les stupéfiants, a-t-il rappelé, que l’OMS s’apprête à changer de position sur le cannabis et les substances apparentées en appelant son Comité d’Experts sur la dépendance à procéder à un examen critique de la classification dont font objet actuellement ces drogues douces.
Le Comité national marocain sur les stupéfiants devait justement se pencher sur ces recommandations et leur impact sur la politique marocaine de contrôle des drogues et préparer la position officielle du Royaume sur cette question, ont précisé le ministre et le directeur de l’Observatoire marocain des drogues et addictions (OMDA), Jallal Toufiq.