Les Espagnols le souhaitent vivement, le Maroc joue l’indifférence et l’Union européenne tient le rôle d’arbitre central. Il s’agit du nouvel accord de pêche Maroc-UE qui tarde à venir en raison de la divergence des intérêts et des conditions qui se posent de part et d’autre. Ce qui est sûr c’est qu’à la date d’aujourd’hui, les négociations en vu d’un nouvel accord n’ont pas avancé d’un iota et ce depuis le rejet de la prorogation du précédent accord en décembre dernier, par le parlement européen particulièrement pour des considérations politiques. D’ailleurs seuls, les pêcheurs espagnols qui s’en inquiètent et paraissent pressés de pouvoir de nouveau accéder aux zones de pêche marocaines. Le ministre espagnol de l’agriculture, de l’alimentation et de la pêche, Miguel Arias Cañete avait récemment annoncé la conclusion imminente d’ici fin juin, d’un nouvel accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE). Or, pour son homologue marocain, Aziz Akhannouch, le Maroc n’envisagera de discussions sur un futur accord que dans le cadre d’un engagement pour un respect total de ses ressources halieutiques, de l’environnement et des intérêts des professionnels nationaux du secteur. C’était à l’issue d’un entretien, le 20 avril dernier à Rabat, avec la Commissaire Européenne pour les affaires maritimes et la pêche, Maria Damanaki, venue pour une visite exploratoire au Maroc dans l’optique d’une ouverture de nouvelles discussions sur l’accord de pêche.
Le ministre délégué aux affaires étrangères, Youssef Amrani et le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, étaient on ne peut clairs à ce sujet en affirmant que le Maroc ne tolère plus l’exploitation anarchique et effrénée de ses ressources maritimes. « Le Maroc, a dit Aziz Akhannouch, n’envisagera de discussions sur l’accord de pêche avec l’Union européenne (UE) que dans le cadre d’un respect total de sa ressource halieutique, de l’environnement et des intérêts du secteur de la pêche marocaine ». Le royaume chérifien attend donc, un engagement ferme de l’UE sur ces conditions avant toute nouvelle négociation. Pourtant Damanaki se voulait optimiste en déclarant qu’elle était «heureuse » d’entamer des entretiens exploratoires pour un nouvel accord de pêche, et d’ajouter que «les pourparlers d’aujourd’hui sont un bon départ et que les deux parties devront continuer sur cette voie». « Nous cherchons un accord qui respecte l’environnement, qui soit en conformité avec le droit international et économiquement profitable aux deux parties », a-t-elle assuré, rejoignant ainsi la position des deux membres du gouvernement marocain.
Des rapports publiés récemment par le quotidien britannique « The Guardian » et Greenpeace International faisaient état d’une surexploitation des eaux maritimes marocaines où opéraient une centaine de chalutiers espagnols et qui échappaient souvent au contrôle des autorités maritimes nationales parce qu’ils débarquaient leurs captures dans des ports espagnols et non marocains. N’empêche que du côté espagnol, un certain optimisme est encore affiché chez les professionnels de la pêche, quand à la conclusion dans les tous prochains mois à venir, d’un nouvel accord. Néanmoins à Bruxelles, certaines sources proches du dossier pensent plutôt que les pêcheurs espagnols risquent une fois de plus, d’être déçus. Car pour le Maroc, expliquent-ils, il est hors de question d’exclure du nouvel accord, les eaux mitoyennes à son Sahara Occidental, alors que les associations et mouvement des Verts ou ceux qui soutiennent le Polisario, ne sont pas prêts à baisser la garde. Une équation difficile à résoudre même avec toute la bonne volonté du Maroc et de l’Union européenne.
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