Le décret qui suscite l’ire des professionnels marocains des viandes rouges

Les professionnels des abattoirs de Casablanca se soulèvent contre les lobbies de l’abattage clandestin et protestent les pieds nus contre la libéralisation de la circulation des viandes rouges au Maroc.
Les chevillards et transporteurs des viandes rouges ont observé ce mercredi, un sit-in à pieds nus aux alentours des abattoirs de Casablanca.
Selon le SG du secteur du transport des viandes, Jamal Farhane, ce sit-in intervient en guise de protestation contre la décision de libéralisation du marché des viandes rouges annoncée récemment par le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime relative. Les professionnels dénoncent également la prolifération de l’abattage clandestin et du trafic de viandes dans la métropole, face au mutisme des autorités et en l’absence de tout contrôle des services concernés.
Jamal Farhane qui déplore l’absence de dialogue du département de tutelle avec les professionnels, a appelé à la même occasion, à une réunion d’urgence avec ces derniers pour approfondir les débats sur le mode d’application de la décision de libéralisation et les moyens de lutte contre l’abattage clandestin.
Pour les mêmes revendications, trois syndicats avaient appelé dix jours auparavant, à l’organisation d’un sit-in de protestation devant le siège du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime à Rabat. Ils reprochent au département d’Akhanouch leur marginalisation dans le processus d’élaboration du projet de décret relatif au contrôle de la salubrité des viandes foraines. Ce projet de décret a été adopté le 1er novembre dernier par le Conseil de gouvernement.
«On a été boudés par les responsables du ministère qui ne nous ont jamais convoqués pour discuter et donner notre avis sur ledit décret, malgré les nombreux courriers qu’on leur a adressés », a regretté Jamal Frahane. Pour nombre de professionnels, ce projet est mal vu dans la mesure où il met sur un pied d’égalité, l’abattoir de la métropole, connu pour sa qualité et son respect des normes internationales et les autres abattoirs du pays. Dans les abattoirs de Casablanca, affirment-ils, le contrôle des viandes par les services vétérinaires est d’une rigueur qui n’existe nulle part ailleurs dans le pays.
Pour le secrétaire général du secteur du transport des viandes relevant du Syndicat national des commerçants et des professionnels, l’exclusion des professionnels des débats autour dudit décret, est préméditée.
Certains lobbies, soutient-il, ont du manœuvrer dans les coulisses pour empêcher les transporteurs et chevillards de participer à ces discussions qui les concerne en premier chef.
Jamal Frahan met en garde contre la libéralisation de la circulation des viandes rouges qui a été dictée, assure-t-il, par les lobbies du trafic de viandes rouges. Il est fort à craindre, prévient-il, que le marché soit inondé par des produits de mauvaise qualité, précisant que la libéralisation incitera les professionnels à bouder les abattoirs pour s’approvisionner à des prix moins élevés, dans les «gournas» (tueries rurales) au détriment de la qualité. Une baisse de la demande, relève-t-il, a déjà fait chuter le prix de la viande rouge jusqu’à 40 DH/kg dans des abattoirs de Casablanca. A bon entendeur salut.

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