Maroc : Les producteurs d’œufs mécontents de l’absence d’aide publique

La journée internationale de l’œuf est célébrée, chaque année au Maroc comme ailleurs dans les quatre coins du monde, le deuxième vendredi du mois d’octobre. Parallèlement au lancement de la campagne de promotion de la consommation des œufs, un produit avicole riche en protéines animales, les producteurs nationaux d’œufs de consommation n’ont pas raté cette l’occasion pour étaler en public les maux dont souffre actuellement la profession. A la tête de ces maux, la passivité du gouvernement devant le lourd fardeau que supportent les hommes de la profession à la suite du renchérissement des prix des matières premières sur le marché international qui réduisent sensiblement leur marge bénéficiaire. Ils ont lancé à cette occasion, un appel de détresse à l’adresse des autorités de tutelle pour leur venir en aide et alléger ce fardeau à l’instar de ce qui a été fait pour les agriculteurs nationaux.

Lors d’un point de presse jeudi dernier à Casablanca, Abdellatif Zaim, président de l’Association nationale des producteurs d’œufs de consommation (ANPO), a appelé au nom des professionnels, le gouvernement Benkirane à supprimer les droits de douane sur les céréales (Maïs, orge, tourteaux et des graines de soja et de tournesol), qui constituent 90 % des intrants dans la fabrication de l’aliment composé destiné à la volaille (poulet et dinde).

L’ANPO réclame également une baisse du taux de la TVA sur ces aliments, afin d’alléger les charges fiscales qui impactent la profession et réduisent ses mages bénéficiaires à l’instar des autres filières du secteur avicole. Comme l’explique le président de l’association, la hausse de près de 26 % des prix des matières premières sur le marché international n’a pas été répercutée sur le prix de vente des œufs et des autres produits avicoles sur le marché national, sachant que l’aliment de base des poules pondeuses intervient à hauteur de 75 % dans le prix de revient de l’œuf de consommation. Ce coût de revient à la ferme, est passé de 0,70 à 0,89 centimes l’unité, accusant une hausse spectaculaire sans précédent depuis les années 1970, affirme Abdellatif Zaim. Si au Maroc, l’œuf (grand calibre) est commercialisé en gros, à un prix qui oscille entre 0,65 et 0,90 centimes l’unité, dans d’autres pays voisins  comme l’Algérie, il est vendu entre 0,95 et 1,00 DH, en Tunisie entre 0,95 et 1,03 DH et en France  entre 0,97 et 1,50 DH. Comme le Maroc produit annuellement 3,9 milliards d’œufs, la différence dans le manque à gagner est énorme. La filière qui compte 4 couvoirs, 236 élevages de poules pondeuses agréés et 5 centres de conditionnement, génère un chiffre d’affaires qui avoisine les 5 milliards de DH. Elle assure 12.000 emplois directs et 30.000 autres indirects.

La profession se trouve donc dans une situation intenable, selon  Zaim qui prévient que la pression sur les prix des intrants risque fort de compromettre les capacités et opportunités d’investissement dans le secteur.

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