Le ministère marocain de l’Agriculture, Aziz Akhannouch a finalement décidé de se mettre à l’écoute des agriculteurs et de leurs préoccupations suite à trois mois de retard des pluies et face à un déficit pluviométrique qui avoisine les 50% par rapport à une campagne normale.
Pour rassurer les agriculteurs, Akhannouch a convoqué ce mardi 15 décembre, une véritable réunion de crise en présence de tout son staff, les directeurs régionaux, les offices, le Crédit Agricole du Maroc et la Mutuelle agricole marocaine d’assurances.
Dans un communiqué, le département agricole explique que cette réunion a « porté sur les perspectives d’avancement de la campagne agricole et la mise en place de différents scénarii en adéquation avec les besoins qui seront exprimés selon l’évolution de la pluviométrie dans les semaines à venir».
Bien que certaines zones du royaume, comme l’Oriental ou le Sud-Est du pays, aient reçu suffisamment de précipitations, le ministère de l’Agriculture fait état « à la date du 15 décembre, d’un déficit pluviométrique de 47 % par rapport à une campagne normale».
Akhannouch et ses collaborateurs se veulent néanmoins, optimistes en expliquant que « plusieurs facteurs atténuent les effets du retard des pluies notamment le taux de remplissage des barrages à usage agricole qui se situe à 63% (au 15 décembre) avec des taux assez importants au niveau des périmètres irrigués, qui affichent un disponible de 8,5 milliards de m3 ».
Un avis qui n’est pas partagé par nombre de spécialistes du secteur qui disent qu’il faut s’attendre au pire en cas d’absence des pluies, car expliquent-ils, les barrages du Royaume ne couvrent que 15% des terres agricoles, les 85% restant dépendent toujours des pluies.
Le département d’Akhannouch explique aussi que la précédente campagne céréalière 2014-2015 qui a connu une production record de plus de 115 millions de quintaux, a permis de constituer des stocks importants en paille et en orge, dont les prix de vente au détail se négociaient respectivement fin novembre, à 1,11 et 2,49 dirhams/kg, soit «des niveaux stables en comparaison avec la campagne passée».
Cependant les agriculteurs attendent avec impatience, de connaitre le genre d’aide et d’assistance que leur réserve le département de l’agriculture en cas d’année sèche, notamment au niveau des cultures céréalières et des cultures Bour (irriguées) qui occupent une place prépondérante dans l’agriculture et l’élevage du pays.
En 2014, l’agriculture a fourni 14,6 % du Produit intérieur brut (PIB) du Maroc et assuré près de 40% de l’emploi, dont 75 % en milieu rural.