Le Maroc s’apprête à lancer à partir du mois d’octobre prochain, une campagne nationale de trois mois, pour sensibiliser les consommateurs contre le commerce de l’huile d’olive par le secteur informel dans des conditions contraires aux normes et critères définis par le Conseil Oléicole International (COI).
Une enveloppe de 24 millions de dirhams a été mobilisée par la Fédération Nationale d’Olive pour mener à bout cette campagne.
Au Maroc, la vente de l’huile d’olive par des commerçants ou des particuliers en vrac dans des fût ou au détail dans des récipients de récupération(bouteilles et bidons en plastic), est largement répandue dans le pays à telle enseigne que le marché informel s’accapare la part du lion avec 85 % des ventes contre 15% pour le secteur autorisé.
«Nous procédons souvent à des tests de qualité des huiles d’olive vendues en vrac, et nous constatons qu’elles ne répondent pas aux normes. Le taux d’acidité ne doit pas dépasser 2,2%, alors que nous retrouvons parfois des huiles avec des taux d’acidité de 6% ou 7%», a déclaré le Président de la Fédération Nationale d’Huile d’Olive, Rachid Benali.
La campagne nationale de sensibilisation a pour objectif d’encourager la consommation d’huile d’olive respectant les normes et critères de salubrité, de conditionnement, d’emballage et d’étiquetage. Elle sera alors vendue aux alentours de 35 DH/litre, contre 45 DH/litre pour l’huile vendue en vrac.
Selon Rachid Benali, les autorités en charge du secteur trouvent d’énormes difficultés à maîtriser le marché informel et à changer les mentalités des consommateurs. La Fédération Nationale d’Huile d’Olive, ajoute-t-il, veille a ce que l’huile d’olive soit conservée dans un emballage approprié, muni d’une étiquette indiquant le nom du producteur et des informations sur sa composition et son taux d’acidité.
La production marocaine d’huile d’olive est encore en dessous de ses capacités de production réelles avec une moyenne de 90 à 100.000 tonnes au cours des dernières années, dont 12.000 tonnes sont exportées vers le marché américain. L’offre nationale reste donc bien inférieure à la demande extérieure qui est de surcroît mieux rémunérée que si elle était vendue sur le marché marocain.