La Chambre des représentants du parlement marocain a adopté ce mardi 2 mai à l’unanimité le projet de loi 19/17 autorisant le gouvernement à appliquer immédiatement le relèvement de 30 à 135% des taxes douanières sur l’importation du blé tendre pour favoriser la commercialisation de la production nationale.
Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier à Rabat, sous la présidence de Saad-Eddine El Othmani, a examiné et adopté le projet de décret 2-17-222 autorisant la modification du droit d’importation du blé tendre et dérivés.
Cette décision intervient en prévision d’une production nationale record de céréales pour la campagne agricole en cours et en considération des niveaux des prix internationaux actuels et des prévisions du marché, a précisé le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d’un point de presse à l’issue de la réunion du Conseil.
Selon les prévisions du ministère de l’Agriculture la production nationale de blé tendre devrait atteindre cette année plus de 102 millions de quintaux, soit trois fois plus que la récolte de la saison précédente.
A chaque fois que la campagne céréalière est bonne, les pouvoirs publics relèvent les droits d’importation pour aider les agriculteurs à écouler leur production à des prix raisonnables.
Vu le retard pris dans l’adoption du projet de Loi de finances 2017, le gouvernement a dû recourir à la mesure dite « habilitation » pour demander l’adoption « en urgence » de ce texte de loi par la Chambre des représentants, ce qui a été fait ce mardi en séance plénière.
Le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid a précisé que le gouvernement table dans ses prévisions sur une récolte de 49 millions de quintaux de blé tendre sur une production céréalière totale s’élevant à 102 millions de quintaux (blé tendre, blé dur, orge….), au titre de la campagne agricole de 2017-2018.
« La hausse à 135% des taxes douanières sur le blé tendre vise à préserver les intérêts des agriculteurs, notamment dans le contexte actuel où les prix de cette denrée connaissent une baisse », a précisé Boussaid.