Le gouvernement marocain a appelé les citoyens impliqués dans la campagne de boycott de certains produits (lait, eau minérale, carburants, poisson) à apprécier la situation à sa juste valeur et à éviter davantage de dommages pour les éleveurs, le secteur agricole et l’investissement national en général.
Après cinq semaines de boycott, Centrale Danone a décidé de réduire de 30% la collecte de lait auprès de quelque 120.000 éleveurs et à supprimer des contrats d’intérimaires.
Dans un communiqué publié jeudi, le gouvernement de Saâd Eddine El Othmani déclare «suivre avec un grand intérêt l’évolution du boycott du lait, qui se caractérise essentiellement par la décision de Centrale Danone de réduire de 30% la quantité de lait achetée auprès des coopératives de collecte de lait, avec tout son impact sur les agriculteurs et le secteur agricole».
Le communiqué attire l’attention sur les effets «négatifs» du boycott du lait sur l’emploi au sein de la société concernée et des coopératives laitières contractuelles.
Le gouvernement estime que la poursuite du boycott est de nature à causer de gros dégâts matériels pour les coopératives let les producteurs de lait, ainsi que pour le tissu économique national et les secteurs annexes et pourrait impacter négativement l’investissement national et étranger.
Dans son communiqué, le gouvernement se dit déterminé à entreprendre des initiatives visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et à agir avec fermeté en matière de contrôle du marché, de la qualité des produits et de lutte contre la spéculation et le monopole.
Par ailleurs le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, qui présidait samedi dernier, sous la casquette de secrétaire général du PJD, la commission nationale de son parti, a reconnu que, « quoique indispensable », la décision prise par son prédécesseur de libéraliser les prix des hydrocarbures « a néanmoins posé des problèmes ».
Il a en outre révélé qu’une commission chargée du suivi des prix des produits de grande consommation avait été mise en place avec pour mission de plancher sur la structure des prix et sur la chaîne de distribution et de commercialisation de certains produits, afin de parer aux spéculations qui portent atteinte, au final, au pouvoir d’achat du consommateur.
El Othmani estime enfin que le boycott reflète « un cri de détresse de la classe moyenne » dont le gouvernement se doit de comprendre la détresse et de faire en sorte d’y remédier.