Le secteur avicole en Tunisie est confronté actuellement à de sérieuses difficultés en raison de l’abondance de l’offre, de la chute des prix de la viande de volaille et des œufs de consommation et de la hausse record des coûts de production, a averti Wassim Boukhris, président de la chambre du secteur avicole à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap).
Dans un entretien accordé au journal «Flehetna», Wassim explique que la crise qui frappe le secteur de la volaille est consécutive à une production abondante sans précédent, en raison des «décisions improvisées et arbitraires du ministère du Commerce, qui a importé des œufs d’incubation pour augmenter la production et inonder le marché, à des fins électorales».
Il a fait état également de la faillite de plusieurs éleveurs, alors que d’autres encore s’apprêtent à vendre leurs propriétés pour rembourser une partie de leurs dettes, notamment auprès des fournisseurs d’aliments pour volailles.
Wassim Boukhris accuse par ailleurs les grandes entreprises de vouloir imposer le monopole dans le secteur aux dépens de la grande majorité des petits éleveurs, en tardant à réduire le prix des aliments composés pour volailles, en dépit, a-t-il dit, de l’amélioration du taux de change du dinar tunisien par rapport aux devises étrangères, et de la baisse du prix des intrants sur le marché mondial.
Les professionnels du secteur, a-t-il ajouté, comptent soumettre ce jeudi, leurs doléances au ministère de tutelle, à savoir la réduction du prix des intrants, l’examen des niveaux mensuels de production d’œufs et de viande de volaille en fonction des besoins réels du marché local et la mise en œuvre de la stratégie nationale relative à la réhabilitation du système avicole afin de garantir les intérêts de toutes les parties concernées.
De telles crises surgissent périodiquement en Tunisie et dans d’autres pays de la région, dès que l’offre dépasse largement la demande, couplée à un renchérissement des prix des matières premières engendrant ainsi une baisse des prix de vente du poulet et des œufs à la ferme ce qui occasionne des pertes financières conséquentes chez les éleveurs et les expose souvent à la faillite.