Maroc-UE – Pêche : Pas de nouvel accord sans concessions

Les négociations pour un nouvel accord de pêche Maroc-UE ont repris sur fonds de mécontentement des pêcheurs marocains et de satisfaction du côté ibérique. Les pêcheurs et armateurs espagnols attendent avec impatience depuis six mois, la conclusion dudit accord pour pouvoir reprendre leurs activités au Maroc, les pêcheurs marocains se disent réticents et son majoritairement contre le retour à la flotte étrangère. Les professionnels marocains sont convaincus que les pêcheurs étrangers et notamment espagnols pratiquent une surexploitation délibérée des ressources halieutiques nationales. Néanmoins, le Maroc étant lié par des accords d’association et de partenariat avec l’UE, dont le dernier en date est celui portant sur la libéralisation des produits agricoles et de la pêche, n’a nul choix que de négocier un nouveau protocole d’accord. Une délégation de la Commission européenne s’était rendue mercredi 6 juin à Rabat, pour justement relancer ces négociations qui traînent depuis le rejet le 14 décembre 2011, par le parlement européen de la prorogation de l’ancien accord.  Au demeurant, les anciens obstacles de taille qui étaient à l’origine de ce rejet, sont jours présents et risquent encore une fois de conduire les négociateurs à l’impasse. A la tête des points de discorde figure l’inclusion dans le futur accord, des zones de pêche limitrophes des provinces marocaines du sud. Pour le Maroc c’est avant tout une question de souveraineté nationale et territoriale. Or, l’UE pourrait céder de nouveau, aux pressions des associations et des eurodéputés qui font le lobbying au profit des thèses des séparatistes sahraouis, pour exiger comme avant, l’exclusion des eaux du Sahara Occidental. Certains parmi les opposants au nouvel accord de pêche Maroc-UE, font également prévaloir que la contrepartie financière annuelle de 36,1 millions d’euros que perçoit le Maroc pour l’octroi de ces licences, ne profite pas entièrement aux populations des provinces du sud. Dans tous les cas, le Maroc aura le soutien de la France, son allié traditionnel et surtout de l’Espagne, dont l’économie est en récession, s’acharne à défendre bec et ongles, le renouvellement de l’accord de pêche, pour la simple raison que parmi les 119 chalutiers autorisés à pêcher dans les eaux marocaines, 100 bâtiments sont espagnols et se trouvent depuis 6 mois à quai. D’ailleurs, le ministre espagnol de l’Agriculture et de la pêche, Miguel Arias Cañete, pressé par les pêcheurs et armateurs de son pays, n’a cessé de multiplier les contacts en se déplaçant entre Rabat et Bruxelles, pour activer la conclusion d’un nouvel accord de pêche au courant de ce mois de juin.
Toute la question est donc de savoir qui des deux partenaires, le Maroc ou l’Union européenne, qui va baisser la garde pour faire le plus de concessions afin qu’un nouvel accord puisse être conclu. Là-dessus le ministre marocain de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch a été catégorique en affirmant récemment, que tout était discutable sauf les questions touchant à la souveraineté nationale du Royaume.

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