Pourquoi les prix du poisson restent élevés malgré la hausse des captures ?

Les prix du poisson et des autres produits de la mer restent élevés en dépit de la nette progression du volume des captures en 2012. Si la hausse périodique des prix des viandes blanches et produits transformés s’explique par la chute de l’offre consécutive au passage de la canicule, le consommateur s’explique mal  la persistance des prix de vente des produits de la mer à des niveaux élevés. Durant le premier semestre de 2012, les captures ont progressé de 52% par rapport à la même période de l’année dernière, mais avec l’avènement du mois sacré de Ramadan, les prix des produits de la mer, très sollicités en pareille époque, sont restés élevés. Inutile de rappeler aussi que les bateaux de pêche européens et notamment espagnols, accusés de tout rafler au fonds de l’Océan, ne sont pas encore autorisés à retourner dans les eaux maritimes du royaume en l’absence d’un nouvel accord de pêche Maroc-UE. En effet, au marché de gros de Casablanca, les prix des différentes espèces de poisson, ont été supérieurs de 7 à 30% par rapport aux prix de la même période de 2011. Cette hausse concerne aussi bien la vente en gros qu’au détail. Cette surenchère intervient en dépit de l’important volume des marchandises qui transitent par les principales halles aux poissons du royaume tels ceux de Casablanca, Agadir, Tan-Tan et  Dakhla. 153.536 kg de sardines ont transité par le seul marché casablancais, contre 92.504, une année plus tôt, soit une hausse de 66%. Cette évolution est à l’avenant des captures dont le volume total des cinq premiers mois de l’année s’est apprécié de 74%, soit 214 883 tonnes, par rapport à la même période de 2011. Pour le merlu, les captures ont atteint à fin mai, 748 tonnes, en hausse de 40%. Le volume, traité au marché de gros de Casablanca du 8 au 15 juin a atteint 3.862 kg en 2012, contre 2.389 kg un an auparavant. Il n’en demeure pas moins que le prix moyen du kilo du merlu s’est apprécié de 29%, à 51,99 DH alors que la sardine était livrée au prix de 5,66 DH/Kg contre 4,92 DH durant la même période de 2011.
Par contre, la quantité de sole commercialisée au marché casablancais est restée stable (un millier de kilos), mais son prix moyen a accusé une hausse de 13% à 63,10 DH/kg. De même le prix de la crevette rose a augmenté de 18%, à 52,80 DH/kg. Au détail, son prix variait entre 75 et 100 DH/Kg. L’ombrine, dont les prix n’ont pas changé, se vendait au gros, à 27,37 DH/Kg, contre 25,50 DH, début juin de l’année passée. Bien que le volume des captures soit en progression par rapport à l’année dernière, l’offre sur le marché intérieur n’est pas soutenue d’où le maintien des prix à un niveau relativement élevé. Les armateurs et professionnels préfèrent exporter le gros de leurs captures vers les marchés européens et asiatiques où ils sont payés en devises fortes et à des prix nettement plus élevés. En outre, une part non négligeable des captures est expédiée à la salaison et à la conserve (56.219 tonnes) qui, à elles seules, ont crû de 118% au niveau national. Selon les statistiques de l’Office national des pêches (ONP), la part réservée à la consommation directe a fléchi de 6 points, à 45,7% entre mai 2011 et mai 2012.

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