Les grèves font râler les producteurs de fruits et légumes dans le Souss

L’année 2013 commence sous de mauvais augures pour les producteurs des fruits et légumes dans la région d’Agadir.
Les professionnels de la filière dans la région du Souss-Massa-Draa se disent lassés par les grèves « injustifiées » des travailleurs qui leur font subir de lourdes pertes. Ils ont donc lancé un appel de détresse à travers la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL). Ils appellent les autorités d’intervenir d’urgence pour mettre un terme aux interminables débrayages en série.
La Fédération et les syndicats des ouvriers représentés dans la région, s’étaient pourtant entendus de conclure une convention collective, mais à cause de la réticence de certaines parties, a précisé un syndicaliste, l’accord n’a pas abouti. En réalité d’autres problèmes de fond non encore résolus empêchent les deux parties de trouver un terrain d’entente pour mettre fin au bras de fer qui les oppose depuis plus de deux ans.
Selon le président de la FIFEL, Lhoucine Aderdour «Certaines fermes et stations de conditionnement et d’emballage du secteur ont encaissé de grosses pertes, suite à des grèves et arrêts de travail injustifiés». La profession se plaignait déjà des pertes occasionnées l’année dernière, par la vague de froid et la canicule qui avaient compromis les récoltes ainsi que de la hausse du coût de production et de la régression de la demande sur le marché traditionnel européen qui absorbe la part du lion des exportations agricoles marocaines.
Les grèves successives des ouvriers agricoles, confient des professionnels du secteur, sont observées à l’appel des centrales syndicales, en violation des termes de l’accord conclu le 15 avril 2010.
Cet accord, tient à rappeler Aderdour, « stipulait aussi bien l’engagement de respecter les droits, devoirs et critères de rentabilité que l’activation d’une collaboration entre les parties concernées afin de mettre en place une convention collective». La FIFEL pointe également du doigt le déficit d’encadrement et de formation au profit de la main d’œuvre du secteur.
Du côté des ouvriers, les syndicalistes réclament notamment la régularisation de la situation des ouvriers par rapport à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l’actualisation de la carte de travail, le respect des horaires légaux de travail et la réintégration des ouvriers grévistes licenciés.
Ils exigent aussi une amélioration des moyens de transport des ouvriers qui sont souvent vétustes et inappropriés et provoquent occasionnellement des accidents mortels.
En attendant la paix sociale qui tarde à venir, les professionnels sont affolés par les énormes pertes que les grèves à répétition leur occasionnent en terme de recettes et de production, sachant que la région du Souss-Massa-Draâ assure 85% de la production nationale. Le secteur des fruits et légumes qui génère un chiffre d’affaires, annuel de 7 milliards de DH, assure 125 millions jours de travail et offre 500.000 emplois permanents. C’est l’un des piliers de l’économie nationale et une importante source de devises étrangères.

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