Après avoir épuisé tous les recours pour mettre un terme au cycle infernal des grèves qui paralysent le secteur de production et de conditionnement des Fruits et légumes dans la région du Souss-Mass Drâa, les professionnels ont frappé à la porte du chef du gouvernement pour solliciter des solutions immédiates. Les représentants de la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes (FIFL) ont exposé ce mardi à Rabat, au chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, leurs conditions de travail et les moyens de promouvoir le secteur de fruits et légumes au Maroc et sur les marchés extérieurs.
Cette rencontre, a confié à la presse, le président de la FIFL, Houcine Aderdour, a permis à sa délégation de mettre la lumière sur les conditions de production des fruits et légumes, et d’aborder avec le chef de l’exécutif l’aspect social et économique des agriculteurs et les perspectives de développement de la filière.
Les représentants de la FIFL ont soulevé au passage, les difficultés auxquelles sont confrontés sur le terrain, les producteurs de fruits et légumes. Ils ont reçu la promesse de Benkirane d’œuvrer de concert avec la Fédération pour surmonter ces difficultés.
Selon le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, la même réunion a permis de passer en revue les problèmes du secteur, notamment l’organisation de l’emploi, la volatilité des prix au niveau mondial et les difficultés de production et de commercialisation des fruits et légumes.
Les arrêts de travail parrainés par certaines centrales syndicales ont touché plusieurs entreprises et stations de conditionnement particulièrement dans la région du Souss-Mass, où les producteurs déplorent d’énormes pertes, sous le regard passif de certains responsables locaux.
Les débrayages répétitifs des ouvriers agricoles, précisent des sources proches de l’association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (Apefel), auraient engendré à la date du 10 janvier, des manques à gagner directs de l’ordre de 10 millions de DH par jour, pour toutes les unités touchées.
L’enjeu du bras de fer entre producteurs et syndicats ouvriers est en effet énorme sur le plan économique et social, sachant que la région du Souss-Massa est connue pour être le verger du Royaume et sa première zone d’exportation de fruits et légumes, qui draine chaque année près de 7 milliards de DH en devises outre les recettes des agrumes. La filière assure 125 millions de journées de travail et 500.000 emplois permanents par an au profit d’une main d’œuvre provenant de différentes régions du Maroc.
Le secteur étant confronté depuis près de trois ans, aux nombreuses contraintes du froid, gel, sécheresse et charges de production en hausse, les opérateurs n’ont cessé de multiplier les démarches auprès des institutionnels et des centrales syndicales dans l’attente de l’aboutissement du projet de décret de saisonnalité du secteur agricole, actuellement en instance au ministère de l’Emploi.
Les professionnels mettent en garde le gouvernement et le département de tutelle contre la poursuite de la dégradation de la situation sociale qui risque de conduire à la faillite, de nouvelles exploitations agricoles et à la fermeture d’autres unités de production.
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