Les agriculteurs marocains s’attendent cette année, à l’une de leurs mauvaises récolte céréalière qui devrait chuter de 70% selon les prévisions du ministère de l’agriculture.
Fortement impactée par un « sérieux » déficit pluviométrique jamais vu depuis 30 ans au royaume, la production céréalière attendue serait de 33,5 millions de quintaux contre 110 millions, un record historique atteint lors de la campagne 2014-2015.
Selon un communiqué publié ce mardi 10 mai par le ministère de l’agriculture
« la campagne agricole 2015-2016 a été caractérisée par des conditions climatiques particulières : un sérieux déficit pluviométrique, accentué par une mauvaise répartition spatiale et temporelle, ainsi qu’une augmentation des températures durant l’automne, période de démarrage et de croissance des céréales« .
En raison des retards de pluie, «les prévisions de production des trois céréales principales de la campagne 2015-16 sont estimées à 33,5 millions de quintaux, soit une baisse de 70% par rapport à 2014-15». Par espèces céréalières, le département de l’agriculture précise que «la production prévisionnelle de blé tendre est estimée à 18,6 millions de quintaux, suivi du blé dur avec 8,7 millions de quintaux puis de l’orge avec 6,2 millions quintaux».
Même constat pour la production des légumineuses d’automne qui accuseront «une baisse de 40 à 60% en fonction des résultats du pois chiche de printemps», dont «les perspectives s’annoncent encourageantes avec les récentes pluies».
Pour le cas des céréales et des légumineuse le Maroc va devoir importer de ses fournisseurs habituels, notamment les Etats-Unis, la France et le Canada, de grosses quantités pour couvrir ses besoins.
En dehors des céréales et des légumineuses, le ministère annonce de « bonnes » performances du secteur grâce notamment à l’arboriculture fruitière (+15%), l’olivier (+24%) et les agrumes (+7%). Les cultures industrielles afficheraient une augmentation moyenne de 5% pour la betterave à sucre et les cultures oléagineuses, alors que les maraîchères seront en hausse de 4 à 5%. Les cultures fourragères devraient aussi progresser de 4%, ajoute la même source.
Le département d’Aziz Akhannouch précise par ailleurs, que le changement de la structure de la valeur ajoutée du secteur agricole a permis de réduire l’impact de la faible campagne céréalière sur la croissance du secteur agricole dans son ensemble. Ainsi, la valeur ajoutée agricole de la campagne 2015/2016 devrait avoisiner les 110 milliards de dirhams, soit une baisse de 7,3% par rapport à l’année 2015, et de 10% en comparaison avec l’année 2009, où la production des trois céréales principales était de 102 millions de quintaux, alors que la valeur ajoutée agricole n’était que de 100 milliards de dirhams.