La qualité du plancton dont se nourrissent de nos jours, en Méditerranée, les petits pélagiques notamment les sardines et les anchois a négativement influé sur leur poids, les rendant plus nombreuses mais moins grassouillettes, révèle une étude scientifique menée en Méditerranée depuis trois ans.
Selon cette étude, les sardines et les anchois utilisent leur énergie en priorité pour se reproduire et moins pour grandir.
L’étude connue sous la dénomination «projet EcoPelGol», financée par France Filière Pêche, et réalisée par l’unité mixte de recherche Marbec (IRD/Ifremer/CNRS/université de Montpellier) en partenariat avec l’université de Gérone (Espagne) et l’Institut méditerranéen d’océanologie MIO (Aix-Marseille Université/université de Toulon/CNRS/IRD), s’est penchée sur la question en associant scientifiques et pêcheurs.
Selon les conclusions de cette étude, en dix ans, la biomasse des sardines et des anchois en Méditerranée, a été divisée par trois, passant de plus de 200.000 tonnes à moins de 67.000 tonnes.
Les scientifiques assurent que la faute n’incombe ni aux prédateurs ni aux virus, mais bien à l’environnement. Face à la baisse de qualité du plancton, les poissons utilisent plus leur énergie pour se reproduire que pour grandir…
C’est ce qui explique que le nombre de poissons n’a pas diminué, il a même augmenté mais leur poids a chuté et la taille des sardines a sensiblement diminué, passant de 15 à 11 cm. En cause, la baisse de la croissance des poissons et une disparition des individus âgés de plus de 2 ans : les plus gros.
Par ailleurs, les scientifiques ont constaté une forte diminution du gras accumulé par les poissons. En étudiant le contenu des estomacs d’anchois et de sardines, les scientifiques ont montré que les proies ingérées étaient plus petites que dans les années 1990.
Les populations de sardines et d’anchois seraient affectées par un changement de la communauté planctonique, constituée d’espèces moins énergétiques qu’avant. Cette baisse de qualité du plancton serait liée non pas à la pêche mais bien à des changements environnementaux. Malgré cette diminution dans l’apport d’énergie, les sardines et les anchois se reproduisent plus qu’ils ne grossissent et leur durée de vie est plus courte. En favorisant la reproduction au détriment de la croissance, les poissons mettent en danger leur survie sur le long terme.
Les petits pélagiques sont également décimés par les pratiques de la pêche illégale telles que la pêche à la dynamite et l’utilisation de filets prohibés qui exterminent les jeunes poissons.