Le boycott du lait donne du fil à retordre au gouvernement El Othmani

La poursuite de la campagne de boycott des produits laitiers de Centrale Danone et la décision de cette entreprise de réduire de 30% le lait collecté auprès des coopératives, donnent du fil à retordre au gouvernement de Saâd Eddine El Othmani.

Son ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch a tenu ce vendredi 1er juin, à la demande de la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (Fimalait), une «réunion urgente» avec les professionnels membres de Fimalait et les éleveurs affiliés à la Fédération nationale de producteurs de lait (FENEPROL), indique un communiqué du ministère.

Ces dernier ont exposé au ministre les «graves difficultés» auxquelles ils sont confrontés suite à l’interruption à partir du 29 mai dernier, de la collecte du lait par les camions citernes de Centrale Danone auprès des coopératives laitières dans plusieurs régions du Royaume, ajoute le communiqué.

Les représentants de la profession et des éleveurs «ont exprimé leurs vives inquiétudes et leur détresse face à cette situation et exposé les difficultés vécues sur le terrain par les éleveurs, paysans et producteurs de lait pour l’écoulement de leur production depuis la réduction par Centrale Danone de 30% de sa collecte de lait dans toutes les régions où elle opère».

Pour eux, la décision de Centrale Danone, acteur majeur de la filière laitière au Maroc, cette «perturbation de la chaîne de production chez les éleveurs» a eu un «impact dévastateur», impactant lourdement «leurs revenus et leur capacité à rembourser leurs dettes».

En plus des dégâts occasionnés par le boycott chez les éleveurs, les professionnels s’inquiètent également pour «les dérives liées au circuit de l’informel, notamment le colportage», et les dangers qui en découlent pour la santé publique notamment à cause de l’absence de traitement thermique industriel du lait.

Le département de tutelle craint un «sérieux recul des avancées enregistrées en matière d’hygiène, de normes et standards sanitaires ainsi que le risque de fraude sur la composition du lait» frais livré par les éleveurs.

En raison des pressions exercées par les coopératives laitières, les éleveurs et paysans, la Fimalait, que préside depuis juin 2017 le PDG de Centrale Danone, Didier Lamblin, attend du gouvernement une «intervention d’urgence pour aider les producteurs et les éleveurs à surmonter ces difficultés et sortir avec le moindre dégât de cette «situation dangereuse» et éviter les risques de suppression des emplois et de déstabilisation de l’économie du monde rural. Les éleveurs et les professionnels attendent donc des mesures rapides de la part du gouvernement.

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