Les industriels marocains de la conserve de poisson retrouvent le sourire

La bonne reprise en 2011, de l’activité de l’upwelling le long de la côte atlantique, principalement au niveau de la zone sud, va sûrement résoudre les problèmes d’approvisionnement dont souffraient les industries de poisson. Une convention portant sur l’exploitation des petits pélagiques en congelé destinée exclusivement aux unités de conserve a été signée, ce lundi 16 avril à Rabat, par le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, et le président de l’Union nationale des industries de la conserve de poisson (UNICOP), Majid Joundi.
La convention, qui s’inscrit dans la stratégie Halieutis, vient concrétiser les mesures décidées en concertation avec les hommes de la profession afin de permettre à cette industrie nationale de surmonter les difficultés d’approvisionnement qu’elle connaissait depuis octobre 2010, en raison de la faiblesse des captures de la pêche côtière, son principal fournisseur de poisson, a expliqué le ministre.
Les résultats du suivi et des évaluations effectués par les chercheurs de l’Institut national de recherche halieutique (INRH) font ressortir une nette amélioration de la biomasse de poissons pélagiques en 2011, avec une bonne reprise de l’activité de l’upwelling le long de la côte atlantique marocaine, principalement au niveau de la zone sud (21 N- 26 N) qui présente un upwelling permanent sur toute l’année, avec des pics en période d’été.
Au vu de ces résultats et suite à la conclusion de la nouvelle convention, les professionnels et les responsables du département de tutelle s’attendent à la régularité, voire même à une augmentation de la productivité des industries de conserve de poissons.
C’est une « excellente initiative », a commenté le président de l’UNICOP, précisant que la présente convention devrait permettre aux unités de production de la filière d’avoir droit à un approvisionnement régulier et suffisant en matière première pour faire tourner leurs machines.
L’autre face de la médaille c’est qu’il s’agit en réalité, comme le prévoit un cahier des charges engageant les professionnels, d’une mesure adoptée pour sauvegarder les investissements existants, mais uniquement à titre provisoire et exceptionnel. Etalée sur une durée maximale d’une année, non renouvelable, la convention prévoit un quota de 100.000 tonnes destinés exclusivement au segment des industries de conserve de poissons. Ces mesures plus ou moins restrictives ont été décidées en vue d’assurer l’approvisionnement de la filière sans pour autant, porter préjudice à la durabilité du stock des petits pélagiques situé dans la zone sud.
Les conditions fixées dans le cahier des charges consistent en l’affrètement de navires pour une année, le débarquement de la production dans un port marocain, la destination du quota exclusivement à l’approvisionnement des unités membres de l’UNICOP et l’interdiction d’exportation du produit congelé en l’état.
Par ailleurs, les unités bénéficiaires seront organisées en Groupements d’intérêt économiques (GIE) pour l’exploitation de ces quotas et assurer un complément d’approvisionnement de leurs conserveries de poisson tout en continuant à acheter en priorité les apports de la pêche côtière, dans l’objectif de valoriser les captures et de veiller à la préservation des ressources halieutiques dans les zones de pêche côtières. Ainsi, les industriels de la conserve de poisson retrouvent le sourire au moins pour un an, après on verra.

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