La filière marocaine de l’huile d’olive manque d’agressivité à l’international

Nonobstant le dynamisme qu’elle a connu ces dix dernières années, la filière de l’huile d’olive demeure peu compétitive sur le marché international. Sur le marché national, le secteur souffre encore d’un système de commercialisation complexe et peu développé avec une prédominance de l’informel et des moyens de production traditionnels et archaïques. En dépit de ces aspects négatifs, la filière assure près de 100.000 emplois stables et constitue la source de revenus pour 400.000 exploitations. Selon les prévisions du ministère, la filière devrait générer la création de 300.000 nouveaux emplois à l’horizon 2020.
Selon un rapport du ministère de l’Agriculture, présenté lundi 16 avril à Meknès, à l’occasion premier forum du Réseau méditerranéen des villes de l’huile d’olive (Recomed), spécialement axé sur les “stratégies méditerranéennes de promotion de l’huile d’olive de qualité”, le Maroc exporte 62.000 tonnes d’olives de table et 12.000 T d’huile d’olive pour une valeur moyenne de 1,5 milliard de DH par an. Rien que dans le pourtour méditerranéen, les exportateurs marocains disposent d’un marché potentiel qui compte près de 800 millions consommateurs. Il suffit de miser sur la qualité/prix pour avoir une bonne part du marché, sachant que la concurrence est féroce dans cette région qui regroupe les meilleurs producteurs mondiaux de l’huile d’olive et des olives.
La production nationale d’olives assure l’approvisionnement de 334 unités modernes de trituration et près de 16.000 unités traditionnelles. Néanmoins, plus de 90% des exportations marocaines de l’huile d’olive (120.000  tonnes) se font actuellement en vrac. Même pour la consommation locale, les Marocains sont de faibles consommateurs d’huile d’olive avec une moyenne annuelle de 2 litres par habitant, se situant loin derrière les Italiens, les Espagnols, les Portugais ou les Tunisiens, qui en sont à une moyenne de 14 litres par an et par habitant.
Le rapport intitulé « Nouvelles orientations de la stratégie de promotion de l’huile d’olive marocaine », relève une faible compétitivité de l’industrie nationale par rapport à celle des pays concurrents. Il se distingue aussi par une faible productivité soit 1,2 tonnes à l’hectare, contre 18 T/ha dans les vergers modernes, d’où s’impose la nécessité de valoriser le produit en l’adaptant aux exigences et normes du marché international.
Le rapport table dans le cadre du Plan Maroc Vert, sur une production totale de 170 millions de plants d’olivier certifiés et le quadruple des recettes actuelles en devises des exportations des produits oléicoles.
Les participants au forum ont pu suivre des exposés sur l’expérience italienne et celle de la Turquie qui occupe le quatrième rang mondial parmi les producteurs de l’industrie de l’olivier. Des aides publiques sont actuellement octroyées aux  professionnels turcs de la filière pour augmenter les plants d’olivier certifiés de 19 à 36 millions pieds.
C’est l’Espagne qui détient le titre de premier producteur mondial des olives avec 1,4 million de tonnes, dont 800.000 T destinées à l’exportation. Le Royaume ibérique est talonné en seconde position par l’Italie, dont les produits (olives et huile d’olive) ne cessent de grignoter des parts dans de nouveaux marchés, tout en encourageant la consommation locale par la multiplication des campagnes de sensibilisation.
Le forum a été sanctionné par la remise du prix Volubilis à quatre sociétés sélectionnées en présence des experts de 14 pays, pour la qualité de leur huile d’olive extra vierge.

About Abdenbi EL OUADGHIRI

Check Also

Les exportations marocaines de légumes sous serre en régression de 20% à cause du déficit hydrique

Les exportations marocaines de légumes sous serre affichent une nette régression durant les premiers mois …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *