Suite à une désastreuse campagne céréalière en 2019-2020 consécutive à un déficit accru de la pluviométrie, le gouvernement marocain a du ouvrir les vannes de ses fonds en devises, pour acheter de grosses quantités de blé et d’orge, sur le marché international des céréales afin de compenser les faibles performances de la production locale.
Selon les derniers chiffres publiés par l’Office des changes, la facture des importations de blé (surtout le blé tendre) s’élève déjà à 11,7 milliards de dirhams (environ 1,07 milliard d’euros) à fin octobre 2020, soit près de 3,6 MMDH de plus (44%) par rapport à la même période de l’année dernière.
Le coût des importations de l’orge ont également flambé, passant durant la même période, de 566 millions à plus de 2 milliards de DH. L’achat des deux céréales a coûté au Maroc un supplément de 5 milliards de dirhams.
C’est la conséquence directe des deux années consécutives de sécheresse qu’a connu le pays, et qui ont engendré des récoltes céréalières médiocres, sachant que la campagne céréalière 2018-2019 n’avait produit que 52 millions de quintaux, soit une baisse de 49% comparativement à la saison précédente et de 30% par rapport à la moyenne annuelle des dix dernières années qui est de 75 millions de quintaux.
La dernière campagne 2019-2020 a été plus catastrophique puisque le volume de la moisson n’a pas dépassé les 30 millions de quintaux, affichant une régression de 40% par rapport à la précédente campagne.
Pour faciliter les achats de céréales à l’étranger, le gouvernement a suspendu provisoirement jusqu’à la fin de l’année, les droits de douane appliqués au blé tendre. Le Maroc importe du blé tendre principalement de France et d’Ukraine et le blé dur du Canada.