Le Maroc compte produire dans les années à venir, plus de sucre pour couvrir 70 % de sa consommation intérieure à l’horizon 2020. Cette denrée de base, très consommée au Maroc, coûte chaque année au budget de l’Etat, de fortes sommes en devises. Avec la flambée des prix du sucre brut sur le marché international des matières premières, la Caisse de compensation a du débourser en 2011, quelques 5,5 milliards de DH pour soutenir les prix du sucre au détail. Ce sont ces facteurs qui ont dicté la nécessité de revoir à la hausse les objectifs prévus par le contrat programme signé en 2008 entre l’Etat et la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre (Fimasucre). La production nationale de sucre se situe actuellement à 466.000 Tonnes, soit l’équivalent de 43% des besoins intérieurs en sucre. Ce taux de couverture de la consommation nationale doit être porté dès 2013 à 55%, soutient le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch.
La révision du contrat-programme a été annoncée ce lundi à Marrakech, à l’ouverture des travaux de la 33ème session du conseil de l’association mondiale des planteurs de betterave et de canne à sucre (AMPBCS). La démarche, explique Aziz Akhannouch, s’inscrit dans le sillage de la volonté d’assurer le développement de cette filière, appelée à affronter la compétitivité internationale et les enjeux liés à la sécurité alimentaire, tout en valorisant les potentialités existantes au Maroc pour la pratique de ces cultures.
Il s’agit tout particulièrement d’améliorer les techniques de ces cultures, à travers l’intensification de la recherche-développement, l’encadrement des agriculteurs et le développement de nouvelles technologies, notamment l’irrigation localisée, la mécanisation et l’utilisation des semences mono-germes de la betterave à sucre. Le ministre a d’ailleurs, annoncé à ce titre, la création prochainement d’un Centre de recherche et de développement des cultures sucrières.
Sur le plan agricole, les cultures sucrières sont pratiquées au Maroc, par plus de 80.000 agriculteurs répartis entre les cinq périmètres irrigués de Doukkala, Tadla, Gharb, Loukkos et Moulouya. Une superficie globale de 60.000 ha est plantée chaque année de betterave à sucre et 16.800 ha sont dédiés à la canne à sucre. La production des cultures sucrières, elle se situe actuellement en moyenne aux alentours de 3 millions de tonnes pour la betterave et 900.000 T pour la canne à sucre, ce qui permet la fabrication de 466.000 T de sucre, soit 43% des besoins de la consommation nationale. L’industrie sucrière est composée de 5 sociétés appartenant au groupe COSUMAR, qui traitent soit la betterave ou la canne à sucre et possèdent une capacité de production de sucre de 600.000 T/an. Le raffinage du sucre brut importé est assuré exclusivement par l’unité COSUMAR de Casablanca, dotée d’une capacité de production de près de 650.000 T/an.
Le secteur sucrier occupe une place importante dans l’agriculture marocaine et joue un rôle stratégique dans la chaîne alimentaire du pays. C’est aussi l’un des secteurs clés de l’industrie agroalimentaire.
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