Le chevreau des forêts de l’arganier à Essaouira commence à se faire un nom. Le processus de labellisation de la viande de chevreau de l’arganier vient d’être initié par la Direction Provinciale de l’Agriculture (DPA) d’Essaouira. Il s’inscrit en droite ligne dans le plan d’action lancé en janvier 2012, dans le cadre du plan Maroc Vert (PMV). Il vise la promotion de l’élevage du chevreau de l’arganier et l’amélioration des techniques de production et de commercialisation des viandes caprines.
La DPA est en phase d’approbation du marché de l’assistance technique afférant à la labellisation de la viande du chevreau de l’arganier.
Cette nouvelle action intervient après l’adhésion des éleveurs de la région au groupement «Essaouira-Argane» placé sous la bannière de l’Association nationale ovine et caprine (ANOC). Avant de passer à la labellisation, les responsables du secteur de l’élevage caprin ont également, supervisé des essais de transformation de la viande du chevreau de l’arganier et la mise en place d’un comité national de dégustation.
Les résultats de l’analyse sectorielle effectuée par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et la DPA d’Essaouira sont exposés du 30 novembre au 2 décembre 2012, à la 4e édition de la foire caprine du sud à Essaouira.
Essaouira ou l’ancienne Mogador, compte actuellement près de 300.000 têtes de caprins, réparties sur 29 communes rurales de la province. 22.740 éleveurs sillonnent à longueur d’année, la forêt de l’arganier dans la région du Haha au sud d’Essaouira.
Le plan d’action 2012-2015, initié au début de l’année par la DPA dans le cadre du PMV « Pilier II », vise à promouvoir l’élevage du chevreau de l’arganier, valoriser sa viande et associer les éleveurs à la gestion de la forêt de l’arganier. Les autres objectifs escomptés consistent à augmenter la production et de valoriser la viande du chevreau par l’amélioration des techniques et du circuit de commercialisation et à sa labellisation. Le coût initial du projet est de 13,7 MDH.
Elaboré en partenariat entre l’ANOC et le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime, le projet devrait permettre à la filière de réaliser à l’horizon 2015, selon les prévisions de la DPA, une production additionnelle d’environ 634 tonnes/an de viande du chevreau, pour une valeur ajoutée annuelle de près de 34 MDH. Il est également prévu la création de 50.000 journées de travail additionnelles. Le projet inclue par ailleurs, des mesures visant la protection des forêts d’arganier et l’amélioration des conditions d’élevage des caprins.
D’autres actions d’accompagnement ont été programmées dans le cadre du plan d’action de la DPA. Il s’agit entre autres, de la création de 30 points d’eau, l’acquisition de 4 camions-citernes pour l’alimentation des habitants des communes rurales en eau potable, la construction d’un abattoir ainsi que l’acquisition d’un camion frigorifique pour le transport de la viande caprine. La DPA prévoit enfin la construction et le réaménagement d’espaces d’élevage et la création de quatre coopératives dédiées aux producteurs de chevreaux d’arganier ainsi que d’une autre pour les bouchers. C’est un projet ambitieux qui portera ses fruits à court terme, sachant que l’élevage caprin n’est pas compliqué et est moins exigeant que d’autres filières, en termes de financement.