Le nouveau protocole de pêche entre le Maroc et l’Union européenne suscite un vif débat entre défenseurs et opposants à la commission de pêche du parlement européen (PE) à Bruxelles.
C’est la question d’inclusion de la pêcherie limitrophe du Sahara Occidental qui est à l’origine de ces frictions entre les eurodéputés, dont un camp est favorable à un nouvel accord de pêche semblable aux précédents accords qui incluaient la zone maritime contestée alors que d’autres eurodéputés qui prennent la défense des intérêts du Polisario réclament l’exclusion de cette zone. Ils exigent en même temps, de faire bénéficier les populations du Sahara de la compensation financière annuelle que l’UE verse au Maroc en contrepartie de l’autorisation de pêche de la flotte européennes.
Le camp des opposants au protocole de pêche Maroc-UE soulèvent dans leur argumentation les questions liées au respect des droits de l’homme, la préservation de l’environnement, la politique sectorielle du Maroc, les moyens techniques de contrôle des quantités pêchées et la durabilité des ressources halieutiques dans les eaux du Sahara Occidental.
Pour les défenseurs du futur protocole, la question du Sahara est un problème d’ordre politique qui doit être réglé au Nations Unies et ne relève pas des compétences juridiques de la commission de pêche.
Un eurodéputé britannique, Struan Stevenson, vice-président du Groupe des Conservateurs et Réformistes européens a mis en garde la commission contre le retrait de la flotte européenne qui sera vite remplacée par la flotte de pêche russe et chinoise qui ont peu de soucis pour les intérêts des autochtones, de l’environnement ou de la préservation des ressources halieutiques.
Un nouveau round de ces discussions au sein de la commission de pêche est prévu pour les 28 et 29 novembre prochains. Le nouveau protocole de pêche qui a été signé en juillet dernier, entre le Maroc et l’Union européenne, ne pourra entrer en vigueur qu’après sa ratification d’ici le mois de décembre, par les parlements européen et marocain. En cas d’un nouveau rejet qui est peu probable compte tenu des liens de coopération privilégiés entre Rabat et Bruxelles, c’est la flotte espagnole qui en pâtira le plus.