A l’heure où la sécheresse se confirme chaque jour davantage dans le royaume, le Crédit Agricole du Maroc (CAM) vient d’annoncer la création d’un fonds doté d’un capital de plus de 972 millions de Dirhams pour répondre aux besoins des agriculteurs et des éleveurs. Ce fonds de soutien aux petits agriculteurs doit servir à la sauvegarde du cheptel et des plantations en attendant la prochaine campagne agricole. Mais attention ! L’aide qui sera accordée aux agriculteurs et aux éleveurs, comme l’explique le président du directoire du Groupe CAM, Tariq Sijilmassi, n’est pas un don, puisqu’il ne s’agit que de prêts bancaires avec des facilités de remboursement. Le Fond offrira à ses clients potentiels trois produits distincts. Le premier concerne l’activité saisonnière des agriculteurs et sera affecté au financement des cultures du printemps telles que les légumineuses, le tournesol, la pomme de terre, le melon, ou encore la pastèque. Le deuxième produit concerne les filières de l’élevage (engraissement et laitier) pour permettre aux éleveurs de couvrir les frais de l’aliment de bétail et des soins vétérinaires. Le dernier produit de la gamme est destiné au financement des frais d’entretien des plantations (engrais, fertilisation, irrigation, main d’œuvre). L’annonce de cette initiative a été faite par le patron du CAM lors d’une tournée nationale qui l’a conduit le 15 mars dernier à Sidi Kacem avant de se rendre dans les régions d’Ifrane, Sraghna, Settat, El Jadida et Kénitra. Alors que le pays connait une nouvelle année de sécheresse marquée comme d’habitude par une hausse inhabituelle du prix des aliments de bétail et une baisse des prix de vente des bestiaux, ce fonds constitue une manne de secours pour les petits agriculteurs à court d’argent liquide.
Le groupe CAM a mis en place une nouvelle stratégie de redéploiement. Tariq Sijilmassi a annoncé la création de 100 Agences ambulatoires provisoires du Crédit agricole qui seront déployées dans le monde rural, lors des souks hebdomadaires.
L’activité de ces Agences se limitera à fournir les services bancaires de base, en l’occurrence le dépôt, le retrait et le conseil, a indiqué Sijilmassi. Le choix de cette option, explique-t-il, réside dans la place essentielle qu’occupent les souks hebdomadaires (environ 5.000 à l’échelle nationale) dans la vie quotidienne de la population rurale.
Le déploiement des agents bancaires à travers les marchés hebdomadaires caractérisés par une dense activité, sera géré en fonction de la logique géographique qui réglemente la succession chronologique de ces marchés.
Sijilmassi parle ici, de la formule de banque « intégrale » pour les habitants du monde rural, où le financement agricole ne constituerait qu’une partie des autres types de financement. Ces derniers s’étendent également aux métiers d’artisanat, aux besoins de la scolarité et de la santé, outre les produits de retraite et d’épargne.
En cas de difficultés de remboursement des prêts, explique-t-il, les banques du Crédit Agricole prennent toujours en compte les conditions du client. Le règlement des échéances demeure étroitement lié au rendement de l’activité de l’agriculteur ou de l’éleveur de bétail.
Le Groupe prévoit dans ce cadre, un affranchissement d’une partie de la dette et le rééchelonnement du reliquat. Le patron du Crédit Agricole assure qu’un nombre limité de dossiers sont actuellement saisis pour défaut de payement par les services du contentieux de la banque, mais aucun cas ne concerne les petits agriculteurs.
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