L’Aquaculture au Maroc entame sa mue

L’aquaculture est en phase de faire peau neuve. C’est la toute nouvelle Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) qui prend en charge ce grand chantier avec un budget de 30 millions de DH pour sa première année de démarrage. L’agence a déjà procédé à l’identification de 19 zones d’élevage du poisson, des crustacés et des coquillages, réparties sur les deux façades maritimes du royaume. Comme l’explique la directrice de l’ANDA, Majida Maârouf, le personnel de l’agence ne compte aujourd’hui, que 15 employés provisoirement installés au siège du ministère de l’agriculture et de la pêche maritime. Ce n’est qu’en 2013 que l’agence qui est encore en train de se structurer depuis la réunion de son premier Conseil d’Administration en septembre 2011, compte aménager dans son propre siège et étoffer l’effectif de son personnel pour le porter à 60 employés. En attendant, l’agence a également lancé des appels d’offres pour les études d’aménagement des 19 zones d’élevage, dont 7 situées sur la façade méditerranéenne et 12 autres sur l’Océan Atlantique. L’élevage en eau douce reste en dehors des attributions de l’agence.

La directrice de l’ANDA et ses proches collaborateurs se sont par ailleurs déployés à entreprendre leurs premiers contacts avec les professionnels de la filière à l’étranger. Une délégation a pu ainsi, participer au forum Nord Atlantique des produits de la mer, organisé du 6 au 8 mars courant à Oslo, en partenariat avec la FAO. D’autres déplacements sont programmés en Espagne et en France, des pays qui ont une longueur d’avance sur nous dans le domaine de l’aquaculture et dont les professionnels pourraient être tentés d’investir au Maroc ou du moins faire profiter leurs homologues marocains de leur longue expérience. Les 19 sites identifiés seront aménagés pour abriter des stations d’élevage de plusieurs espèces de crustacés comme la crevette (Loukkos, Tahaddart, embouchure de la Moulouya), de coquillages (saint-jacques, moules, huîtres, palourdes) et de poissons de type : bar, daurade royale, la sole et la courbine ou «maigre». En tout, ce sont 10. 000 ha qui ont été identifiés en offshore comme zone d’élevage.
L’agence nationale pour le développement de l’aquaculture qui s’active par ailleurs, à mettre à jour les textes réglementant cette activité et leur mise en application, fera également fonction de guichet unique pour assurer les rapports et les contacts entre l’administration et les opérateurs économiques et investisseurs potentiels.

Sachant que le secteur de l’aquaculture fournit actuellement la production insignifiante de rares espèces de poisson et coquillages, le Maroc ambitionne de porter sa production à 200.000 tonnes en 2020, soit 11,4% du volume total prévu de 1,75 million de tonnes. Le secteur devrait assurer 40.000 emplois et générer un chiffre d’affaires avoisinant les 5 milliards de DH, dont une majeure partie provenant des exportations.

Les stations d’élevage actuellement opérationnelles ne produisent à peine 900 tonnes de poisson, pour l’essentiel de la daurade et du loup, soit 0,09% de la production totale de poisson blanc et pélagique. Les sites de M’diq, Fnideq, Oualidia ou Dakhla, développent une timide production d’autres espèces comme la courbine, les huîtres, les moules, les crevettes roses.

Le grand obstacle qui se dresse pour le moment devant l’agence réside dans le foncier relevant du domaine public et qui doit être mobilisé en vue d’accueillir les futures stations d’élevage. Les éventuels investisseurs devraient avoir à ce titre, assez de visibilité avant d’initier leurs projets.

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