Confrontée à une rude crise économique conjuguée à un accroissement sans précédant, du taux de chômage, l’un des plus élevés en Europe, l’Espagne resserre l’étau autour de la main d’œuvre saisonnière marocaine.
Après avoir décidé au début de cette année, de réduire de moitié le nombre des travailleurs marocains admis temporairement en Espagne pour des travaux saisonniers dans le secteur agricole, Madrid vient de décider de ne pas accorder d’autorisations de recrutement d’ouvrières marocaines lors de la prochaine saison de plantation des fraises dans la province de Huelva (sud de l’Espagne), a annoncé mercredi, un membre du gouvernement.
Le sous-délégué du gouvernement à Huelva, Enrique Pérez Viguera qui tenait une réunion avec les représentants des syndicats et des associations agricoles, a précisé que le gouvernement compte ainsi réduire le taux de chômage élevé dans la province de Huelva en puisant dans la main d’œuvre locale. Cette décision a été bien accueillie par les associations agricoles et les agriculteurs de la région, a noté le responsable espagnol. Néanmoins, comme les Espagnols boudent ce genre d’occupations temporaires, le gouvernement est en train d’étudier les dossiers de 1.700 journaliers roumains ayant demandé de travailler dans les exploitations agricoles.
Cette nouvelle mesure sera certainement, très mal ressentie par les centaines de travailleuses marocaines qui avaient pris l’habitude de se déplacer en masse chaque année en Espagne, pour aller travailler dans les exploitations de maraîchage et plus spécialement dans la cueillette des fraises en Andalousie.
En 2011, plus de 6100 travailleuses avaient fait la traversée du détroit de Gibraltar en direction de Huelva, où elles ont travaillé durant toute la campagne de cueillette des fraises. Comme le département espagnol de l’agriculture avait déjà décidé au début de l’année, de réduire de moitié ces effectifs, seules 2550 ouvrières marocaines devaient normalement être recrutées en 2012, soit 60 % de moins que l’année écoulée. Une véritable déconvenue pour ces travailleuses, dont l’une des conditions exigées pour leur recrutement est d’être mère de famille. Elles seront à présent, forcées de se contenter d’un salaire journalier de 50 ou 60 Dirhams au lieu des 30 euros qu’elles percevaient pour le même travail en Espagne.
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