Le Maroc doit importer 75 % de ses besoins en sucre

Le Maroc doit importer 95000 tonnes de sucre brut en 2012, soit près de 75 % de ses besoins. Les Marocains, c’est bien connu, sont de gros consommateurs de sucre avec une moyenne annuelle de 35 kg par habitant contre une moyenne mondiale de 20 kg seulement. Mais comme cette année, les bonnes conditions climatiques n’étaient pas au rendez-vous, pour stimuler les cultures de la betterave et de la canne à sucre, la production du sucre brut, hors raffinage, ne devrait couvrir qu’environ 25 % de la consommation, au lieu des 40 à 45 % durant les années normales.
Par ailleurs, la campagne sucrière 2010-2011 avait dégagé une production de l’ordre de 250.000 tonnes, sur les 1,2 million de tonnes nécessaires à la consommation du pays, précise-t-on à la Cosumar, groupe qui assure la production, le conditionnement et la commercialisation du sucre.
Pour réduire les importations très coûteuses de sucre, la Cosumar table sur l’amélioration des rendements et l’extension des superficies dédiées à la betterave et à la canne à sucre.
Durant les deux premiers mois de 2012, les importations de sucre s’élevaient déjà à 1,06 milliard de DH, en hausse de 25,2% par rapport à la même période de 2011. A ce rythme, la facture à fin 2012, pourrait dépasser les 6 milliards de DH, contre 5 milliards en 2011. La caisse de compensation qui est vidée à moitié par les subventions des carburants et des céréales, sera par conséquent, forcée de supporter encore des charges supplémentaires. Cette année, elle déboursera plus de 5 milliards de DH pour subventionner le sucre contre quelque 4,5 milliards de DH débloqués en 2011. Ces estimations sont établies sur la base des cours mondiaux du sucre brut qui oscillaient depuis le début de l’année entre 600 et 660 dollars la tonne sur le marché international.
En 2011, la filière industrielle avait absorbé 13% du marché, alors que les grossistes s’accaparaient de 79% des ventes de sucre. Le reste revenait aux grandes et moyennes surfaces (5 pc) et à l’administration (3 pc).
Devant une telle situation, le gouvernement Benkirane n’a pas d’autres alternatives que de procéder dans l’immédiat, à une refonte de la caisse de compensation qui doit profiter uniquement aux classes démunies. Il doit en parallèle encourager par des mesures plus incitatives, les cultures des plantes sucrières, céréalières et oléagineuses, dont les subventions vident chaque année les caisses de l’Etat.

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