Les bateaux de pêche espagnols ont quitté le port de Nouadhibou et licencié l’ensemble de leur personnel mauritanien. Les pêcheurs espagnols ont voulu ainsi protester contre le dernier accord de pêche scellé le 27 juillet dernier, entre la Mauritanie et l’Union européenne (UE) et qui limite entre autres, la zone de pêche réservée aux bateaux européens à 20 miles marins.
Les espagnoles estiment également que la zone en question est très pauvre en poissons de bonne qualité, qualifiant de discriminatoire, la limitation de la zone de pêche à 20 miles marins aux seuls bateaux européens. Selon les pêcheurs espagnols, les autorités maritimes mauritaniennes prétendent ne pas avoir les moyens de surveiller les espaces se trouvant au delà des 20 miles marins, au moment où la flotte chinoise, forte de 60 navires, est autorisé à pêcher dans toutes les eaux maritimes mauritaniennes.
Les pêcheurs contestent également d’autres clauses prévues par le nouvel accord portant sur une durée de deux années à compter du 1er août. Alors qu’ils étaient pressés, il y a à peine deux semaines, de retourner dans les zones de pêche mauritanienne, voila que les pêcheurs espagnols complètement déçus, lèvent le voile pour retourner dans leurs ports d’attaches en Espagne.
Le nouvel accord interdit à la flotte européenne la pêche de céphalopodes (Poulpe) et leur impose de nouvelles restrictions pour la capture des crustacés. Des mesures considérées comme peu rentables et discriminatoires aux yeux des armateurs espagnols.
Les pécheurs ibériques sont mécontents également d’être forcés de recruter parmi leur équipage 60 % de marins et dockers mauritaniens, comme ils sont astreints de débarquer les prises de la pêche de fond au port de Nouadhibou et d’y transborder les captures du poisson pélagique. En terme de volume des prises, le nouvel accord l’a plafonné à 307.400 tonnes de poissons par an (pélagiques, crevettes et merlus notamment) en plus de 30 thoniers autorisés à pêcher dans les eaux maritimes de la Mauritanie. L’accord prévoit enfin le ravitaillement des bateaux européens, en carburant par un fournisseur mauritanien.
Par ailleurs, les professionnels espagnols et leurs syndicats estiment que les négociateurs européens ont été très généreux envers la Mauritanie en engageant l’UE à verser à Nouakchott une compensation financière annuelle de 113 millions d’euros, contre les 76,5 millions que prévoyait le précédent accord.
La Confédération espagnole de pêche, CEPESCA a jugé le traité «décevant et pas du tout viable», le considérant comme le plus onéreux des traités conclus avec un pays tiers en matière de pêche. L’UE avait tenté de rejeter dans un premier temps, les conditions dictées par la Mauritanie, mais elle a fini par céder, en raison notamment du retard pris dans les négociations avec le Maroc pour la conclusion d’un accord similaire. La flotte européenne avait été également sommée par le Maroc, de quitter ses eaux maritimes au lendemain du rejet à la mi-décembre 2011, par le parlement européen, de la prolongation de l’accord de pêche Maroc-UE. Qu’en sera-t-il pour le futur accord Maroc-UE ? on en saura un peu plus avant la fin 2012.
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