Mise en garde de la FAO contre la vente des terres arables à grande échelle

La FAO met en garde les gouvernements contre les risques de vente à grande échelle, de leurs terres arables et bien fonciers. Le comité de la sécurité alimentaire (CSA) de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a adopté vendredi dernier à Rome, des directives pour encadrer l’achat de terres à travers le monde.
L’approbation de ces directives ayant pour vocation d’aider les gouvernements à protéger les droits de propriété ou d’accès des peuples aux terres, aux forêts et aux pêches, a été qualifiée par la FAO, d' »historique » et d’une « grande portée ». Les ONG ont également salué cette initiative tout en regrettant que les mesures préconisées n’aient pas un caractère contraignant. Ces ONG s’inquiètent de l’accaparement croissant des terres arables par certains pays comme la Chine, ainsi que par des investisseurs privés dans des zones pauvres particulièrement en Afrique et en Asie, ce qui contribue à la flambée des prix des denrées alimentaires depuis 2008. Les experts estiment que plus de 200 millions d’hectares de terres agricoles, soit environ huit fois la taille du Royaume-Uni, ont été vendus ou loués entre 2000 et 2010, souvent au détriment des intérêts des populations locales. Les ONG regrettent aussi que les ressources en eau qui constituent un élément vital dans la chaîne alimentaire, n’aient pas été inclues dans le document.
L’élaboration et l’adoption de ce document intitulé « Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire », ont nécessité près de trois années de négociations et de tractations entre les Etats, le secteur privé, les organisations internationales et des représentants de la société civile.
Formulées dans un document d’une quarantaine de pages, ces directives qui concernent aussi bien les terres que les forêts et les zones de pêche, invitent les Etats à se prémunir contre « les risques éventuels des transactions à grande échelle portant sur les droits fonciers ». Pour le CSA de la FAO, ces gouvernements devraient « édicter des règles transparentes concernant l’échelle, la portée et la nature des transactions autorisées sur les droits fonciers et définir ce qui constitue, sur leur territoire, une transaction à grande échelle sur les droits fonciers ».
« C’est extrêmement important, on en avait besoin, c’est le premier document consacré à la gouvernance sur la propriété des terres » s’est réjoui le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, souhaitant que ces directives soient juste un point de départ et non pas d’arrivée.
« Des droits fonciers inadaptés et non sécurisés augmentent la vulnérabilité, la faim, la pauvreté et peuvent conduire à des conflits et des dégradations environnementales », prévient la FAO.
C’est pourquoi, elle a insisté sur les droits des peuples autochtones, l’égalité des sexes pour l’accès aux terres et l’importance de l’information des populations.
Tous les regards sont à présent, fixés sur les gouvernements des pays concernés pour connaître le degré de leur adhésion aux directives de la FAO.

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