Les méduses menacent les stocks halieutiques en Méditerranée

OLYMPUS DIGITAL CAMERALes méduses constituent une grande menace pour l’écosystème marin en Méditerranée, dont les côtes nord du Maroc sont souvent envahies par ces espèces nocives qui constituent également une source de désagrément, voire un danger sanitaire pour les estivants.

L’alerte vient d’être donnée ce jeudi 30 mai par l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), faisant état d’une forte progression des méduses qui seraient probablement à l’origine de la diminution des stocks halieutiques constatée ces dernières années en Méditerranée et en Mer Noire.

Pour en illustrer l’ampleur, les experts de la FAO parlent d’ »un océan de méduses en voie de supplanter un océan de poissons », estimant que ces espèces devraient être prises en compte dans toute approche éco-systémique de la gestion des pêches étant donné que la présence massive des méduses peut avoir des répercussions considérables sur les œufs et les larves de poisson.

Selon un rapport de la commission générale des pêches pour la Méditerranée de l’organisation, plusieurs facteurs peuvent expliquer la prolifération des méduses. Les experts de la FAO pointent du doigt la surpêche, mais également le réchauffement climatique et des eaux de mers favorisant la reproduction des espèces tropicales, l’eutrophisation qui s’accompagne d’une augmentation de la richesse de l’eau en nutriments, le recours massif aux digues pour prévenir l’érosion des côtes et le grand nombre de ports touristiques, habitat idéal pour les méduses qui au début de leur vie sont des polypes.
Parmi les mesures de lutte préconisées pour stopper la prolifération des méduses ou y faire face, la FAO évoque l’intégration des méduses dans les recherches halieutiques et le développement de produits alimentaires et médicinaux à base de méduses (certaines espèces sont consommées dans plusieurs pays – ou la médecine).
L’organisation recommande aussi l’utilisation de la « méduse immortelle » (Turritopsis nutricula), capable d’inverser le processus du vieillissement et riche de promesses, pour l’élaboration de produits régénérants pour les êtres humains et l’adoption de systèmes d’alerte précoce signalant le pullulement des méduses, associés à des barrières de protection dans les élevages aquacoles.
Elle conseille enfin d’accentuer la lutte contre la surpêche, les émissions de gaz à effet de serre et les causes de l’eutrophisation.

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