La flottille baleinière nippone a fait sa plus mauvaise campagne de chasse aux baleines depuis 1987, date de la première campagne dite « scientifique » de pêche baleinière.
Hormis le Japon, seules la Norvège et l’Islande continuent à ce jour, la chasse aux baleines en dépit du moratoire sur la pêche commerciale de cette espèce, décidé en 1986 par la Commission Baleinière internationale (CBI, 89 pays membres), seul organe de gestion des grands cétacés.
En annonçant le 5 avril dernier, le maigre butin 103 petits rorquals (ou baleines de Minke), soit moins de la moitié que lors de la campagne précédente, le ministre japonais de l’Agriculture et de la Pêche, Yoshimasa Hayashi n’a pas hésité à incriminer les ONG et les écologistes dédiés à la protection des cétacés et des espèces menacées d’extinction.
Ce sont des actes de « sabotage impardonnable » et une obstruction systématique de la part de ces ONG écologistes, a-t-il déclaré d’un air déprimé. Hayashi, un fervent partisan de la chasse aux baleines, a parlé d’une collision entre un navire japonais en plein ravitaillement et une embarcation des écologistes dans les eaux glacées de l’Antarctique.
Pourtant, le Japon s’était fixé cette année un quota de plus de 1.000 petits rorquals communs, mais le butin était dix fois inférieur aux prévisions à cause de l’interposition des activistes et militants de Sea Shepherd Conservation Society, une ONG maritime fondée en 1977, par l’écologiste canadien, Paul Watson et dédiée à la protection des océans et des cétacés.
« Nous allons chercher le soutien d’autres pays pour mener ces pêches scientifiques d’une façon plus stable », a rétorqué Hayashi.
Au retour fin mars en Australie, des navires des écologistes qui avaient pris la mer en décembre, le capitaine du navire « Bob Barker », Peter Hammarstedt avait estimé que la campagne de Sea Shepherd avait été la plus fructueuse, mais également la plus dangereuse des neuf opérations saisonnières menées depuis sa création.
« Les baleiniers japonais n’avaient jamais été aussi agressifs, irresponsables et violents », avait-il confié à la presse à Melbourne. Trois des quatre navires des écologistes portaient à leur accostage à Milbourne, les traces encore visibles des confrontations avec les navires-harponneurs nippons. Les dégâts causés par ces chocs, sont estimés par l’ONG, à un million de dollars australiens (environ 805.000 euros).
Mais, c’est grâce au harcèlement permanent contre la flottille baleinière japonaise durant toute la campagne, que les écologistes, emmenés par ceux de Sea Shepherd, ont pu signer leur première grande victoire au service de la survie des cétacés et des Océans.
[youtube utuRIjqiMx4]